Ancienne bête noire des banquiers
Pascal Saint-Amans enseignera à l'UNIL

Connu pour avoir fait tomber le secret bancaire suisse, Pascal Saint-Amans rejoint l'Université de Lausanne (UNIL). Le Français, qui vient de quitter l'OCDE, prendra ses fonctions de professeur titulaire dès le 1er février prochain.
Publié: 24.11.2022 à 19:37 heures
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Dernière mise à jour: 01.12.2022 à 11:22 heures
Après l'OCDE, où il a contribué à enterrer le secret bancaire suisse, Pascal Saint-Amans enseignera à l'Université de Lausanne (archives).
Photo: PETER SCHNEIDER

L'énarque de 54 ans officiera au sein de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique (FDCA). Il rejoindra les professeurs Robert Danon et Marius Brülhart à la direction du Centre de politique fiscale de l'UNIL, plateforme de recherche conjointe avec la faculté des HEC, annonce jeudi la FDCA.

Avec le professeur Danon, il s'attachera à fournir un forum académique de discussion neutre, réunissant des chercheurs et des décideurs. Avec les autres professeurs, il contribuera aux consultations publiques relatives aux réformes fiscales dans les différents pays ainsi qu'au niveau mondial. Ce centre profitera de sa localisation en Suisse pour maintenir «un dialogue ouvert et neutre avec tous les pays», explique la FDCA dans un communiqué.

Le secret bancaire ne «faisait pas honneur à la Suisse»

Formé à l'Ecole nationale d'administration (ENA), Pascal Saint-Amans a travaillé pour le Ministère français des finances, avant de rejoindre en 2007 l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il y prend ensuite, en 2012, la direction du Centre de politique et d'administration fiscales, un poste qu'il a quitté fin octobre.

Durant plusieurs années, le haut fonctionnaire a mené un bras de fer avec les autorités helvétiques pour mettre fin au secret bancaire. Il arrivera à ses fins lorsque la Suisse introduira l'échange automatique d'informations en 2017.

«En réalité, le secret bancaire ne faisait pas honneur à la Suisse», déclarait-il fin octobre dans une interview accordée au Temps. «Vous avez pris les réformes au sérieux et aujourd'hui, la Suisse se porte mieux. Il n'y a plus de dégâts pour sa réputation.»

Nouveau cours au niveau master

Durant ses années à l'OCDE, Pascal Saint-Amans s'est aussi fait connaître en menant la réforme de la fiscalité des multinationales. Un accord historique qui entrera en vigueur en 2024 et qui instaure un taux d'impôt minimal mondial de 15% aux grandes entreprises.

Récemment, il a rejoint un important cabinet de conseil stratégique en qualité d'associé. Il travaillera à l'UNIL en parallèle à cette activité professionnelle. Au niveau de l'enseignement, il développera un nouveau cours de niveau master explorant la dynamique des relations et des politiques fiscales internationales. Il participera à des formations continues et donnera des conférences.

(ATS)

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