Amélioration de la situation sanitaire
Pourra-t-on bientôt faire tomber le masque?

Les cas de Covid sont en baisse, et ce malgré l'assouplissement des mesures sanitaires. L'obligation du port du masque pourrait bientôt tomber dans certaines régions de Suisse. Est-ce la fin de la crise, ou doit-on craindre un retour des restrictions à l'automne?
Publié: 04.06.2021 à 06:10 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2021 à 10:37 heures
Johannes Hillig

La réouverture des cafés, restaurants et autres bars a ramené de la vie en Suisse. Enfin, ce petit retour à la normalité fait du bien. On peut enfin respirer un peu après les mois d'enfermement, et le soleil s'est même invité au rendez-vous. Le nombre de nouveaux cas est en baisse. Vendredi dernier, plus de 1000 cas avaient été signalés. Aujourd'hui, il y en a un peu moins de 500.

La situation sanitaire semble être sous contrôle. Cela signifie-t-il que l'obligation de porter un masque sera finalement supprimée? Le médecin cantonal bâlois Thomas Steffen est confiant. Il part du principe que l'obligation de port du masque pourrait bientôt être de l'histoire ancienne - du moins dans certaines régions. Surtout dans les endroits où le risque d'infection est faible, comme les arrêts de tramway et de bus.

«Si l'évolution favorable en termes de nombre de cas et de progrès de la vaccination se poursuit au cours des prochaines semaines, j'imagine bien que le Conseil fédéral décidera d'assouplir l'obligation de porter un masque avant la fin du mois de juin», déclare Steffen.

Des assouplissements envisageables si la situation perdure

À l'inverse, Martin Ackermann, président de la Task Force scientifique, ne croit pas que les masques vont disparaître en Suisse. «Le port du masque permet de protéger les personnes qui n'ont pas ou pas encore pu se faire vacciner». Il est donc important de continuer à porter le masque, notamment dans les transports publics ou au supermarché, a-t-il ajouté.

En outre, les masques ont un effet positif, complète Ackermann. Par exemple sur la grippe saisonnière. Là aussi, le nombre d'infections a diminué. «Je peux donc très bien imaginer qu'à l'avenir, davantage de personnes décideront individuellement de porter un masque dans certaines situations afin de se protéger et de protéger les autres, comme c'est le cas depuis un certain temps en Asie», déclare M. Ackermann.

Le chef de la Task Force est convaincu que nous devons vivre avec le virus. Il n'envisage pas de retour à la normale. «Je pense que le moment viendra où le Covid fera tellement partie du quotidien qu'il n'y aura plus besoin de mesures sanitaires spécifiques non plus. Un peu comme avec la grippe saisonnière.»

Doit-on craindre de nouvelles restrictions à l'automne?

Pour l'instant, les choses semblent s'être stabilisées. Comme l'année dernière. Mais avec l'automne, la situation a basculé. Les chiffres sont remontés. Une nouvelle vague de contamination au Covid-19 a déferlé sur le pays. On se souvient des restrictions qui avaient suivi... Un scénario similaire risque-t-il de se reproduire cet automne?

Ackermann souhaite nous rassurer. Il ne s'attend pas à une vague de contaminations semblable à l'année dernière. Le médecin cantonal de Bâle, Thomas Steffen, est également confiant. «Contrairement à l'automne dernier, la baisse des cas est fortement liée à la vaccination de la population. Il ne faut donc pas s'attendre à une épidémie comparable à celle de l'automne dernier.» Pour que cela soit possible, a-t-il dit, il faut que le vaccin continue d'être efficace contre les potentiels futurs variants.

En ce qui concerne l'automne et un éventuel retour des restrictions, l'épidémiologiste Marcel Salathé, en revanche, reste quelque peu sceptique. «Nous ne pouvons pas prédire s'il y aura une nouvelle vague cet automne, car cela dépend du taux de vaccination, des variants et de nombreux autres facteurs», précise M. Salathé.

Les signes sont favorables à un assouplissement

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'a pas encore dit exactement à quoi ressembleront les prochaines étapes d'assouplissement des mesures. Mais les choses se présentent bien pour le moment. «Avec l'amélioration continue de la situation, les restrictions peuvent être progressivement levées», a déclaré cette semaine Rudolf Hauri, président des médecins cantonaux.

À la mi-mai, le groupe de travail Corona de la Confédération écrivait: «L'évolution épidémiologique actuelle permet d'envisager un assouplissement prudent des mesures barrière tout en protégeant la santé de la population suisse.» Les signes sont donc favorables à un assouplissement.

Plus d'activités en plein air et un système immunitaire plus fort

Mais pourquoi les chiffres baissent-ils aussi rapidement - et ce malgré les assouplissements? C'est en grande partie grâce à la vaccination. Plus le taux de vaccination est élevé, plus vite le nombre de cas diminue. Et la Suisse a mis un coup d'accélérateur sur le rythme des vaccinations.

Mais ce n'est pas seulement grâce aux vaccinations que les chiffres baissent, comme l'explique le médecin cantonal bâlois. «Plusieurs facteurs comme le respect des mesures encore en place bien observées par la population, l'arrivée du printemps avec plus d'activités de plein air et un système immunitaire renforcé, mais aussi les mesures de contrôle spécifiques et largement introduites, comme le large accès aux tests et le traçage des contacts sont autant d'éléments qui permettent de freiner la propagation du virus», explique le médecin à Blick.

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