Genève va tester un nouveau système pour surveiller les auteurs de violences conjugales. Les personnes ayant des antécédents pourront être traquées par un bracelet GPS, révèle le «Matin Dimanche».
En géolocalisant le porteur, cet outil irait plus loin qu'un bracelet électronique «standard». Ce dernier ne permet pas de détecter la position de celui ou celle qui enfreint le périmètre prévu par sa sanction.
«Bulle» autour des victimes
Le canton du bout du Léman a retenu un système qui crée une «bulle» autour de la victime, image le dominical. L'auteur de violence a l'interdiction d'entrer dans des zones définies où se trouve la victime. S'il transgresse, le bracelet GPS sonne, indiquant qu'il est alors géolocalisé par les forces de l'ordre.
Des précisions sont attendues avant la mise en œuvre du projet. Il faut surtout veiller à un principe de proportionnalité de la mesure. Le «Matin Dimanche» donne l'exemple d'une victime qui vivrait dans la campagne genevoise et travaillerait en Ville de Genève.
La personne qui l'a violentée par le passé pourrait se voir priver d'accès dans la commune campagnarde, sur le territoire de la Ville, et sur le trajet entre les deux. Soit une énorme portion du Canton. Reste donc à savoir quels périmètres seront concernés.
Problème de réseau
Par ailleurs, un système de double géolocalisation, prisé en Espagne et à Zurich, ne pourrait pas marcher à Genève. Dans ce cas de figure-ci, victime et auteur ont chacun un GPS. Il sonne quand les deux sont trop près l'un de l'autre. Or, la France entourant Genève, le risque de déconnexion du réseau suisse au profit du français est trop important.
Alternative à la prison
Les milieux de la prévention se montrent satisfaits de cette nouvelle amélioration pour la sécurité des victimes. La directrice de l'association AVVEC (Aide aux victimes de violence en couple) rappelle toutefois que le recours à un bracelet signifie qu'il est déjà trop tard. La branche prêche pour un accompagnement psychothérapeutique des auteurs, en plus de l'outil de traçage.
La conseillère d'Etat genevoise chargée de la sécurité, Carole-Anne Kast, distingue dans les colonnes du dominical les degrés de récidives. Un risque de dangerosité «rassurant» n'implique pas le besoin de géolocaliser en temps réel une personne. Dans ce cas de figure, le bracelet électronique classique est suffisant. En revanche, les personnes considérées à risque doivent pouvoir être traçables. Ce nouveau système GPS serait donc une alternative à la prison. En cas d'alerte, les forces de l'ordre interviennent là où se trouve la victime, ou interpellent l'auteur en chemin.