Le Conseil fédéral a appelé à de grandes économies. Cependant, au sein même du Palais fédéral, l'appel semble s'être perdu. C'est du moins ce que dénoncent les représentants de l'UDC: le bâtiment du Parlement est en train d'être réaménagé.
De nouvelles infrastructures de conférence doit être mise en place dans les salles de réunion et de commission. Concrètement, il y aura désormais un écran à chaque place assise – et pour faciliter l'installation des nouveaux gadgets, de nouvelles tables seront également installées. Cela a évidemment un coût non-négligeable: 2512 francs par place assise, soit 398 au total.
Un équipement jugé obsolète
Des installations de microphones mobiles seront également ajoutées à l'attirail de chaque parlementaire. Les coûts totaux s'élèvent à environ 1,75 million de francs, comme l'indiquent les services du Parlement à la demande de Blick.
Les nouvelles acquisitions sont nécessaires, expliquent-ils: la technique de conférence est obsolète et doit être renouvelée. Pour une grande partie d'entre elles, il n'y aurait plus de pièces de rechange, les coûts de maintenance et de support augmenteraient constamment. L'Office fédéral des constructions et de la logistique a acheté le nouveau mobilier.
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Une annonce qui ne plait pas à tout le monde
Mais les souhaits de la Confédération ne sont pas du tout entendus par les parlementaires de l'UDC: «C'est complètement déplacé! L'infrastructure des salles de réunion suffit amplement», déclare le conseiller national UDC Mauro Tuena. A une époque où la Confédération doit faire des économies, cela envoie un mauvais signal. «Tout le monde doit se mettre d'accord sur des mesures d'économie sévères, et au Parlement, on achète de nouvelles tables et des écrans supplémentaires.»
Son collègue de parti Michael Götte fait lui aussi remarquer que du mobilier en parfait état est remplacé au Palais fédéral, alors que la Confédération affiche un déficit de 2,6 milliards de francs pour 2024.
Pour les nouvelles acquisitions, il faut faire la différence entre le nécessaire et le souhaitable, estime Mauro Tuena. Et la nouvelle technique de conférence n'est ni nécessaire ni souhaitable: «De nos jours, chacun a de toute façon son propre appareil avec lui. De plus, il ne serait pas nécessaire d'arracher les tables pour installer les nouveaux écrans.»
La salle de réunion de l'UDC ne bougera pas
Le conseiller national UDC Andreas Glarner veut maintenant savoir qui mettra fin à «ce gigantesque gaspillage d'argent du contribuable». Il s'agit avant tout de la transformation de la salle de réunion 301, où son groupe parlementaire tient ses séances. «Est-il encore possible d'arrêter cette absurdité?», demande-t-il au Conseil fédéral.
Les services du Parlement ont pu donner des nouvelles rassurantes pour le parlementaire de l'UDC – du moins en ce qui concerne la salle 301: pour l'instant, il n'est pas prévu d'y remplacer les tables de conférence.
Certaines parties de la technique de conférence ont certes besoin d'être rénovées en raison de leur âge. Le calendrier précis de ces travaux n'est toutefois pas encore disponible. L'UDC risque donc d'être en désaccord avec cette décision pendant un certain temps.