Monsieur Albert Rösti, quelle est la situation sur l'A13 et quand pourra-t-elle être rouverte à la circulation?
Nous partons du principe qu'il faudra attendre au moins une semaine avant qu'on puisse commencer les travaux. Et je m'attends à ce que l'on puisse ouvrir une voie d'urgence au mois de juillet.
C'est-à-dire?
Nous savons bien sûr que chaque jour compte, surtout à l'approche des vacances d'été. Nous attendons aussi quelques orages cette semaine, mais nous ne savons pas ce que cela signifie pour le chantier. Mais nous pensons qu'il faudra environ un mois pour avoir une route provisoire dans les deux sens. C'est pourquoi nous estimons que l'A13 sera à nouveau praticable dans le courant du mois de juillet. Plus les travaux avancent vite, mieux c'est.
Ces vacances seront-elles pénibles pour celles et ceux qui iront dans le sud?
Je recommande de ne pas forcément prendre la route du Gothard, mais peut-être de passer par le Grand Saint-Bernard ou le Simplon. Ou prendre le train! Comme ça, les vacances ne seront pas pénibles.
Quelles sont les mesures les plus importantes qui ont été prises pour assurer la fluidité du trafic à l'approche des vacances d'été?
Dès samedi, des appels ont été lancés pour que les automobilistes venant de l'étranger contournent si possible la Suisse. Et si l'on traverse la Suisse, il faut si possible prendre un autre itinéraire pour ne pas encombrer davantage le Gothard, déjà très chargé en été.
Ensuite, nous prendrons d'autres mesures, comme maintenir une voie ouverte au Tessin. Dans le canton d'Uri, le trafic de transit ne pourra pas passer par les villages afin que ces communes ne soient pas inutilement surchargées.
Quel rôle joueront les CFF dans ce désengorgement?
Ils créeront des capacités supplémentaires. Le week-end, 11'000 places supplémentaires pourront être mises à disposition dans les trains et nous invitons ceux qui le peuvent à prendre le train, car il y a de la place. CFF Cargo va également créer des espaces supplémentaires.
Pour l'instant, les pays étrangers sont informés des dispositions prises en Suisse. Mais vous voulez multiplier les contacts directs avec vos homologues. Pourquoi?
Ils doivent être informés de ce qu'il se passe exactement. Par exemple, le trafic nord-sud est un atout important pour la Suisse, qui reste un pays très apprécié pour les investissements qui y ont été réalisés. Il est donc normal de parler ensemble des choses qui ne fonctionnent pas très bien; ça permet aux autres pays de comprendre plus facilement nos contraintes et d'avertir leur population.
Les entreprises de transport sont désormais inquiètes et demandent la levée de l'interdiction de circuler la nuit. Vous, vous y opposez, pourquoi?
Nous examinons cette question. Mais une autorisation totale n'est pas envisagée. Cela attirerait encore plus de trafic et serait contre-productif. Or c'est précisément ce que nous voulons éviter. Nous pouvons en revanche imaginer des interdictions limitées géographiquement et dans le temps, afin d'obtenir un allègement du trafic de marchandises.
Si l'on considère aujourd'hui les dommages causés à l'A13, êtes-vous vraiment sûr que la Confédération n'a pas sous-estimé le danger à cet endroit-là?
La nature n'est jamais prévisible, ni maîtrisable. Nous n'avions aucune indication que ces dommages pourraient être aussi importants. Mais à présent, nous savons que nous aurons d'autres événements de ce genre, dans un avenir proche. J'ai connu ça dans d'autres communes, où des investissements ont été réalisés, et puis un éboulement est survenu. Encore une fois, la montagne, c'est toujours imprévisible.