Abonnement payant aussi considéré
WhatsApp réfléchirait à intégrer des pubs entre vos conversations

La messagerie la plus populaire du monde est une des rares plateformes sociales encore vierge de publicité. Mais cela pourrait changer, selon le «Financial Times». WhatsApp réfléchirait à intégrer des annonces entre les chats, une décision qui dérange à l'interne.
Publié: 15.09.2023 à 10:30 heures
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Dernière mise à jour: 15.09.2023 à 10:57 heures
L'interface ressemblerait à celle de Facebook Messenger, qui intercale des publicités entre les conversations.
Photo: DUKAS
Thibaud Mabut

«Pas de pub! Pas de jeux! Pas de gadgets!», avait promis le co-fondateur de WhatsApp avant son rachat par Facebook en 2014. Ce mantra semble aujourd'hui vaciller, puisque Meta caresse l'idée d'intégrer des publicités à l'application de messagerie.

Selon le «Financial Times» qui mentionne trois sources proches du dossier, les discussions n'en sont qu'à leur début et incluent la possibilité d'un abonnement. L'option imaginée par les équipes de Meta afficherait des publicités sur l'écran d'accueil de l'application, entre les différentes conversations, mais aucune décision finale n'a été prise.

Similaire à Facebook Messenger ou Gmail

L'autre application de messagerie de Meta, Facebook Messenger, intercale déjà des publicités entre les conversations, tout comme Gmail le fait entre les courriels. L'interface étudiée pour WhatsApp serait donc similaire, a déclaré au «Financial Times» une personne ayant une connaissance approfondie des discussions internes.

Selon des estimations de Data.ai, WhatsApp, fort de 2,23 milliards d'utilisateurs actifs mensuels, est bien plus populaire qu'Instagram et Facebook Messenger. Or, cette position dominante pourrait être fragilisée par l'introduction de la publicité. Même si les annonces n'apparaîtraient pas dans les conversations elles-mêmes, certains cadres supérieurs craignent que l'adoption de ce modèle ne dégrade l'expérience sur WhatsApp et n'incite les utilisateurs à abandonner l'application pour d'autres options gratuites.

Meta veut profiter de sa poule aux œufs d'or

Le nouveau concept aurait créé la discorde jusqu'au sommet de l'entreprise, en raison de la crainte d'aliéner les utilisateurs. Deux de sources citées par le «Financial Times» ont déclaré que Meta réfléchissait également à la possibilité de faire payer un abonnement pour utiliser l'application sans publicité, mais les oppositions à l'interne sont également légion. WhatsApp, qui compte 200 millions de petites entreprises parmi ses utilisateurs réguliers, a récemment testé une fonction leur permettant d'envoyer des messages de marketing direct aux utilisateurs qui ont consenti à les recevoir.

Même si ce projet ne se concrétise pas à court terme, la simple remise en question de la position anti-pub de longue date de WhatsApp montre que Meta veut tirer profit de l'une de ses rares plateformes encore dépourvues de réclames. Le groupe de Mark Zuckerberg s'efforce de consolider ses recettes publicitaires, qui ont été affectées par la conjoncture économique morose. Cette nouvelle intervient alors que les investisseurs s'inquiètent du pari de plusieurs milliards de dollars que Meta a fait sur la réalité virtuelle et le métavers.

WhatsApp dément

Depuis que le groupe s'est lancé dans une «année d'efficacité», en supprimant des dizaines de milliers d'emplois, ses perspectives se sont améliorées, note le «Financial Times». En juillet, Meta a fait état de la première croissance de son chiffre d'affaires à deux chiffres depuis 2021, dont la majeure partie – 31,5 milliards de dollars – provenait de la publicité au deuxième trimestre.

Contacté par le quotidien économique, WhatsApp a démenti en bloc: «Nous ne pouvons pas rendre compte de toutes les conversations que quelqu'un a eues dans notre entreprise, mais nous ne testons pas cela, nous n'y travaillons pas et ce n'est pas du tout notre plan.»

En réaction aux révélations du «Financial Times», le patron de WhatsApp Will Cathcart s'est même fendu d'une publication sur X (ex-Twitter) dans la matinée de vendredi: «Cet article est faux. Nous ne faisons pas cela.» Arrivée de la publicité ou pas, force est de constater que le sujet est hautement sensible pour la plus grande messagerie du monde.

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