Les animaux sauvages jouent-t-il un rôle dans la transmission du Covid? C'est ce que se demande L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), comme le rapporte «24 heures».
C'est pourquoi une stratégie de dépistage est, depuis peu, mise sur pied à Berne. Quelques 1300 tests PCR, financés par la Confédération, devraient ainsi être imposés sur notre faune locale d'ici 2023. Il est principalement question d'espèces proches de notre environnement, telles que les renards, les chats sauvages, les belettes, les lynx, les martres ou encore les loups. Mais aussi d'animaux issus de la chasse, en particulier les cerfs et les chevreuils.
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Déjà observé au Danemark
En effet, les scientifiques craignent que la maladie ne connaisse des mutations chez certains animaux. C’est ce qui pourrait s’être produit avec le variant Omicron, par exemple. «Il y a la théorie selon laquelle le virus a été transmis à une espèce animale, y a muté, puis est revenu à l’homme», a affirmé la virologue Isabella Eckerle, professeure à l’Université de Genève, à la «NZZ am Sonntag».
Un cas concret a déjà été observé au Danemark l'an passé. Il s'agissait d'un animal d'élevage: le vison. 17 millions de ces bêtes avaient alors été abattues, sur ordre du gouvernement.
Mais plus généralement, les spécialistes redoutent surtout que la faune sauvage ne devienne une sorte de «réservoir» pour le coronavirus lorsque sa transmission entre humains sera devenue marginale.
Contaminés via les ordures de l'homme?
Mais comment ces animaux auraient-ils contracté la maladie en premier lieu? Il est possible que les renards des villes, par exemple, entrent en contact avec les ordures produites par l’homme. Quant aux félins sauvages, il est tout à fait envisageable qu’ils soient infectés par les chats domestiques, dès lors que les accouplements entre espèces sont fréquents.
Si un échantillon s’avérait positif, le virus serait alors séquencé et l’étendue de l’infection examinée, explique la professeure Regina Hofmann-Lehmann, vétérinaire à l’Université de Zurich. Et d’estimer si un programme de surveillance de la faune sauvage devrait être envisagé, souligne «24 heures».
Avec Omicron, la question de la possible contraction de la maladie par les animaux d’élevage se pose à nouveau. Leur réceptivité avait été largement étudiée au début de la pandémie déjà. Selon un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé animale, près de 600 cas d’animaux testés positifs au Covid ont été signalés à travers le monde depuis le début de la pandémie.