Depuis mercredi, une personne doit être sacrément de bonne humeur. Il s’agit du gagnant ou de la gagnante du Swiss Loto, qui a empoché la coquette somme d’un million de francs. Il ou elle peut s’estimer chanceuse, puisque la probabilité de gagner ce tirage au sort est de 1 sur 6 millions (elle est de 1 sur 31 millions lorsque le numéro chance est aussi correct).
Mais ce n’est pas le fait d’avoir coché les bons numéros qui a intrigué Blick lors de l’annonce mercredi. C’est plutôt la combinaison étonnante qui a permis de tirer le gros lot. Les six numéros sélectionnés étaient le 4, 28, 29, 30, 31 et 32. Une suite (presque) parfaite, mais qui reste un hasard. Même si le cerveau humain a de la peine à l'accepter.
Donner sens… au hasard
«On pourrait penser que cette suite est improbable, qu’il ne s'agit pas de hasard, confirme à Blick Nicolas Gauvrit, mathématicien expert en sciences cognitives et en psychologie à l'Université d'Artois, dans les Hauts-de-France. Pourtant, cela reste bien une coïncidence, car les combinaisons gagnantes de la loterie sont imprévisibles et ne suivent pas de règles particulières entre chaque tirage». Deux critères correspondants à la définition du hasard, selon le mathématicien.
Mais alors pourquoi cette suite nous paraît si étonnante? «Cela peut être expliqué par la psychologie humaine», note l’expert. L’explication: l’humain est un être qui apprécie expliquer des situations par des liens de cause à effet, pour garder un certain contrôle dessus. Un phénomène relié à l’instinct de survie.
Les suites parfaites? Pas si improbable
«Il faut se méfier lorsque l’on est étonné, surenchérit Nicolas Gauvrit. Si cela avait été une suite '2, 4, 6, 8, 10, 12' nous aurions aussi été surpris.» Pourtant, la probabilité d’obtenir une suite de multiples de deux est égale à la suite gagnante de la Loterie Romande de mercredi, qui est égale à n’importe quelle suite de six chiffres tirés aléatoirement.
«Finalement, la chance qu’une suite étonnante se produise n’était pas si faible que ça», résume le mathématicien. Un message qui ne tombera peut-être pas dans l’oreille d’un sourd.