30'000 francs de dégâts!
Une femme de ménage nettoie (et détruit) une œuvre d'art coûteuse

Elle devait nettoyer l'école à fond et c'est ce qu'elle a fait. Une femme de ménage a détruit une œuvre d'art dans une école professionnelle à Winterthour. Les dégâts: 30'000 francs.
Publié: 14.06.2022 à 07:38 heures
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Une femme de ménage a détruit une œuvre d'art à l'école de formation professionnelle de Winterthur.
Photo: Getty Images
Johannes Hillig

Il se passe beaucoup de choses sur les murs de l'école professionnelle de la Wülflingerstrasse à Winterhur ZH. Ou plutôt, il s'y passait: des figures et des personnages noirs s'y ébattaient en une fresque monumentale. Ce n'était pas un projet d'élèves, mais une véritable œuvre d'art. Une agente d'entretien ne le savait pas — et a retiré les formes en forme de silhouettes.

«Cela a été un choc pour moi», déclare le recteur Roland Harders au journal «Der Landbote». L'œuvre de l'artiste Katharina Henking de Winterthour datait de 2007 et n'était pas assurée. Seule lueur d'espoir: la femme de ménage n'a pas jeté les figurines. Elle les avait placées dans une boîte. Entre-temps, Katharina Henking a installé une nouvelle œuvre d'art sur les murs blancs du bâtiment scolaire L'oeuvre est du même acabit, avec des silhouettes noires s'entre-mêlants. Le coût de l'opération: 30'000 francs.

«C'était vraiment absurde»

La bévue s'est produite lors de l'été 2020. L'école a profité du Covid pour nettoyer le bâtiment de fond en comble. Les figures noires sur le mur blanc en ont fait les frais.

«C'est un malentendu classique», explique le recteur Roland Harders à propos de cette mésaventure. La femme ne l'aurait bien évidemment pas fait exprès. Lorsqu'elle s'est aperçue de son erreur, elle aurait pleuré. L'artiste a pris la chose avec humour. Elle a ri lorsqu'elle a entendu parler de l'incident de nettoyage. «C'était vraiment absurde», a déclaré Katharina Henking au journal «Der Landbote».

La femme de ménage a nettoyé le coin graisseux

Ce n'est pas la première fois que de l'art moderne se retrouve par mégarde dans les poubelles. Cela s'est passé en février 2016: une femme de ménage a pris une installation dans l'église Philippus de Mannheim pour un déchet. Sans hésiter, elle a saisi les feuilles dorées et les a mises dans la benne.

Les feuilles brillantes étaient une réflexion artistique sur le thème de la fuite. L'œuvre intitulée «Behausung 6/2016» a été créée par l'artiste allemande Romana Menze-Kuhn. Les feuilles dorées devaient symboliser des personnes en quête de protection.

Mais l'exemple le plus célèbre remonte à 1986: à l'époque, une femme de ménage de l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf avait nettoyé un coin «de graisse» de l'artiste d'action Joseph Beuys (1921-1986).

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