Quand une infraction routière en entraîne une autre. Sur l'autoroute A1, à hauteur de Collex-Bossy (GE), cet automobiliste n'a pas hésité à sortir son téléphone pour filmer le scooter qu'il a vu dépasser un camion par la droite sur la bande d'arrêt d'urgence.
Pas spécialement pour le dénoncer aux autorités compétentes. Mais surtout pour le traiter de tous les noms en albanais avant de partager la vidéo sur les réseaux sociaux. Tout cela sans flouter la plaque d'immatriculation vaudoise du deux-roues — ce que Blick a fait pour des raisons évidentes.
La police détaille les prunes
Blick a contacté la police cantonale genevoise fin juillet pour dater cette entorse au Code de la route et savoir si elle a mené à un accident, une dénonciation ou des amendes. Mais par le biais de son service de communication, la police indique qu'elle ne se prononce «pas sur des cas particuliers», et qu'elle ne peut dès lors pas nous en dire plus «sur cette situation précise».
Elle détaille toutefois les infractions «qui pourraient être reprochées pour un tel comportement». Pour avoir filmé tout en conduisant un véhicule, le poète derrière la caméra pourrait bien recevoir une amende de 160 francs.
Et du côté du deux-roues à la plaque bien visible: Pour avoir circulé sur une bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute, il risque une bûche de 140 francs. Et pour avoir dépassé par la droite sur cette même autoroute, il peut s'attendre à une douloureuse de 250 francs. Total possible pour le scootériste vaudois? Près de 300 francs, tout ça pour avoir voulu quitter Genève le plus vite possible.
Poésie dans la 5e langue nationale
Une fois affublée de la légende «Normal in Lausanne» (en français, «C'est normal à Lausanne») et repartagée sur le compte Instagram @swiss_reelz le 6 juillet dernier, la vidéo a fait le buzz. Un mois plus tard, elle comptabilise 1,4 million de vues. La page alémanique dédiée à tout ce qu'il se passe de viral en Suisse ne compte pourtant «que» 187'000 abonnés. «C'est comme ça qu'on parle en nouveau français?», lâche un Suisse-Alémanique en commentaire. «C'est la cinquième langue nationale», répond un autre en rigolant.
Soyons précis, voici ce que dit notre homme dans son albanais maternel au sujet du scooter supersonique, du moins selon un albanophone vaudois sollicité: «Regarde ce fils de pute, de bon matin, regarde ce qu’il fait. Qu’il baise sa mère, qu’il se fasse cogner comme une boule de bowling. Allez, va niquer ta mère.» Poésie, quand tu nous tiens.