«Voracité financière»
«Le Monde» se paie Roger Federer... et ça fait mal

S'il était un bon joueur de tennis, Roger Federer semble moins doué en affaires. Au travers d'un article offensif, «Le Monde» vient encore un peu plus égratigner son image de gendre idéal, en pointant du doigt «une voracité financière peu commune», entre autres tacles.
Publié: 13.02.2024 à 12:10 heures
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Dernière mise à jour: 15.02.2024 à 10:49 heures
Le tennisman ne fait pas tout juste en affaires, loin de là.
Photo: Getty Images
Blick Sport

«Le Monde» monte au filet pour attaquer Roger Federer! Dans un article publié ce mardi, le prestigieux quotidien français fustige le sens des affaires de l'ancien tennisman, accusé de faire preuve de «voracité financière peu commune». Le journal s'en prend à On, la marque de chaussures de l'ancien vainqueur de Wimbledon, égratignant encore un peu plus une image qui souffre depuis la fin de sa carrière.

Comme joueur, il esquivait les polémiques

Durant son époque de joueur, Roger Federer arrivait à esquiver les polémiques grâce à ses résultats, mais aussi, comme le souligne «Le Monde», à son «style de jeu inimitable, son aisance polyglotte et sa courtoisie coutumière». Le quotidien français rappelle qu'il «a fait l’objet en Suisse d’une admiration proche de la vénération.» Même lorsqu'il courbait le service militaire ou la Coupe Davis avec des excuses qui auraient fait sourire beaucoup de monde, son image n'a jamais été écornée.

Mais le tennisman a depuis posé sa raquette et s'est fait largement dépasser par Rafael Nadal et Novak Djokovic dans la course au meilleur joueur de tous les temps, comme l'a encore rappelé la dernière polémique avec Lindsey Vonn. Surtout, «ces dernières années, la relation entre Federer et l’argent a fini par faire tiquer», écrit «Le Monde», en citant ses divers partenariats, dont celui avec Credit Suisse.

Le journal français, en s'appuyant sur une enquête du magazine Ktipp, détaille également les marges réalisées par On et surtout sur le décalage entre l'image revendiquée par la société et la réalité des faits.

Des marges jugées «ébouriffantes»

«Ainsi du modèle Roger Advantage, qui rapporte 17,86 francs suisses au fabricant vietnamien, et que l’on retrouve à 190 francs dans la boutique en ligne pour les clients helvétiques. Même après déduction des frais de transport (1,70 franc par paire) et de douane ainsi que de la TVA (8,1 % en Suisse), la marge reste ébouriffante. Pour les chaussures de randonnée comme le modèle Cloudtilt Loewe, les coûts de production sont annoncés à 20,80 francs, tandis que On facture la paire 445 francs, vingt fois plus», peut-on lire dans l'article du «Monde».

«Adidas et Puma, qui font également fabriquer leurs chaussures au Vietnam, souvent dans les mêmes usines, travaillent avec des marges quatre fois inférieures», assure le quotidien français.

Un décalage entre le discours et les faits

«Le Monde» cite également la «Neue Zürcher Zeitung», selon laquelle «le problème n’est pas tant de produire à bas coût dans un pays d’Extrême-Orient pour vendre ensuite à un prix exorbitant dans un pays riche qui en a les moyens».

Le problème se situe «bien davantage dans le décalage entre la politique réelle de l’entreprise et l’exaltation morale avec laquelle elle met en scène ses actions». Une hypocrisie qui ne passe pas, pour la «NZZ». «Il ne sert à rien de mettre l’accent sur les valeurs nobles, les droits de l'Homme et l’impact social dans les énoncés de mission si la couturière vietnamienne n’en ressent rien.»

L'ancien tennisman reste silencieux

La réponse de l'ancien tennisman? Le silence, comme toujours. «Fidèle à sa pratique dès lors que ses choix de sponsors étaient critiqués», Roger Federer «a opposé son mutisme» aux questions de Ktipp relatives aux marges de la marque de chaussures dont il est actionnaire. En espérant que l'orage passe, comme toujours, et que son aura suffise à s'en sortir sans la moindre goutte d'eau sur son costard.

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