Roger Federer est Bâlois. Mais il parle parfaitement le français. Et il a un lien particulier avec la Suisse romande. Tout commence très tôt, avant même ses premières apparitions dans les médias. Entre 1995 et 1997, le futur Maestro habite à Ecublens, non loin du Centre national de tennis. Roger Federer n’a que 14 ans et il vit toute la semaine loin de sa famille.
«Durant les neuf premiers mois, j’ai eu énormément le mal du pays. Mes résultats ont chuté, je manquais de confiance. Je ne parlais pas la langue. J’avais vraiment du mal. Finalement, les résultats ont commencé à revenir et je me suis senti plus à l’aise. Ce fut donc un séjour assez difficile. Mais entre 14 et 16 ans, je pense que ce sont peut-être les deux années qui ont le plus impacté ma vie», décrivait-il dans la vidéo «Becoming Roger Federer».
Les débuts à Bossonnens
La carrière professionnelle de Roger Federer a commencé dans le petit village fribourgeois de Bossonnens. Dit comme ça, cette anecdote semble folle, mais elle est vraie. En 1997, le jeune Bâlois qui vient de fêter ses 16 ans s’impose au premier tour du tournoi local et marque ainsi ses premiers points ATP. Malgré une défaite au second tour face au Valaisan Yves Allegro, celui que l’on ne surnomme pas encore «RF» intègre alors le classement ATP pour la première fois. Plus tard, il en sera le numéro 1 durant 310 semaines.
Président du TC Bossonnens à l’époque, Paul Mamassis se souvient que, déjà, Roger Federer était «plus qu’un simple joueur». Au téléphone, c’est nous qui annonçons la nouvelle de la retraite du Bâlois au binational suisse et grec. «Olala… Heureusement que je suis assis! Ce n’est pas une bonne nouvelle et je ne m’y attendais pas. Je suis très très triste. Mais c’est la vie.» Paul Mamassis est toutefois fier que Roger Federer ait débuté sa carrière professionnelle dans son tennis-club.
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«J’espère entrer dans le top 100»
Une année après ce premier tournoi, en 1998, les caméras de la TSR retrouvent le jeune prodige à Genève. En marge du tournoi Challenger du TC Drizia-Miremont, le Bâlois se confie sur ses ambitions. Il vient de gagner Wimbledon chez les juniors et espère «entrer un jour dans le top 100». Pas de chance, il perd finalement au premier tour de ce tournoi.
De son côté, le journaliste Pierre-Alain Dupuis se questionne: «Roger Federer marchera-t-il un jour sur les traces de son idole Pete Sampras? Il est trop tôt pour le dire.» Vingt-quatre ans plus tard, la réponse est plutôt claire. Le Bâlois a nettement dépassé l'Américain qu'il admirait tant.
La cité de Calvin
Genève est une ville de Suisse romande qui a une relation assez particulière avec Roger Federer. Le directeur du Geneva Open expliquait en 2021 à «L’Illustré» quels étaient les liens forts entre «RF» et la cité de Calvin: «D’abord Marc Rosset, notre directeur sportif. Federer a aussi son meilleur ami à Genève, ainsi qu’un sponsor important. En 2019, il est venu participer à un événement privé, il a découvert le parc des Eaux-Vives, a trouvé l’endroit idyllique, l’a fait remarquer à ses amis.» Cette réponse expliquait la venue du Bâlois au tournoi genevois l’année dernière.
Mais la preuve de l’amour entre Genève et Roger Federer est flagrante d'une autre manière aussi. En 2019, le Bâlois annonce que la troisième édition de «sa» Laver Cup aura lieu à Palexpo. Après Prague et Chicago, le tournoi exhibition vient poser ses valises au bout du Léman. En faisant venir son «bébé» en Suisse romande, Roger Federer a peut-être fait à nos contrées sa plus belle déclaration d’amour. Et ce malgré deux années compliquées à Ecublens, il y a longtemps...