Soleure plutôt que les USA
Dominic Stricker doit repartir de tout en bas

Dominic Stricker retrouve le chemin de la victoire à Trimbach, dans le canton de Soleure. Mais le Bernois continue à chercher une solution pour sortir de sa situation (d'équipe) complexe. Il n'y a qu'un seul point sur lequel il est clair.
Publié: 05.03.2025 à 11:02 heures
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Dernière mise à jour: 05.03.2025 à 11:07 heures
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Dominic Stricker gagne à nouveau - même si ce n'est qu'au niveau inférieur, dans l'authentique halle de tennis de Trimbach.
Photo: Christian Merz
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Marco Pescio

En janvier, il arpentait encore les installations ultramodernes de Melbourne et jouait dans la cour des grands à l'Open d'Australie. Aujourd'hui, la nouvelle réalité de Dominic Stricker (22 ans) s'appelle Trimbach. C'est ici, dans cette commune soleuroise à la halle de tennis sympathique et rustique, où le cordier de raquettes fait également office de pizzaiolo, que le Bernois est à la recherche de pratique et de confiance en soi. Et, accessoirement, de réponses aux questions qui le préoccupent encore malgré les réflexions et les discussions intenses de ces derniers jours.

Stricker a beaucoup en tête en ce moment. D’une part, sa crise sportive : la chute de son classement mondial et la nécessité de repartir du bas de l’échelle, au troisième niveau du tennis. À l’Open de Trimbach, le vainqueur du tournoi empoche 30 points ATP, de quoi permettre au 284ᵉ joueur mondial d’effectuer tout au plus un léger bond au classement. Mais ce n’est pas la priorité du moment. Car il y a aussi eu, récemment, des remous en interne – avec la résiliation de contrat de son entraîneur Dieter «Didi» Kindlmann et le retrait de son père, Stephan Stricker, du rôle de manager.

«Le message le plus important que je puisse donner»

Dominic Stricker est en pleine phase de remise en question. Il s’agit avant tout de retrouver le chemin de la victoire. Un premier pas est franchi: son succès 6-2, 6-4 à Trimbach contre le modeste Tchèque Jan Kumstat (ATP 1724) est le premier de l’année 2025. Après son match, il revient sur ces derniers jours mouvementés, dans la foulée d’un article paru dans la «NZZ», qui évoquait même une possible fin de carrière.

D’emblée, le Bernois reste prudent. Il choisit ses mots avec sagesse et retenue, mais affiche une attitude posée. Il s’est visiblement préparé. Et il tient à clarifier une chose sans tarder: «Il n’est pas question pour moi d’arrêter, c’est le message le plus important que je puisse donner». Il concède que la période récente n’a «pas été facile». Après l’Australie, il a senti qu’un changement était nécessaire, tant en lui-même que dans son entourage. Le départ de son entraîneur ne l’a pas totalement surpris. Stricker évoque des «chantiers en cours» et des «aspects à améliorer», sans entrer dans les détails. Notamment parce qu’il ne sait pas encore exactement où il en est sur certains points.

Quel avenir pour son encadrement?

Concernant son entraîneur, le contrat de Kindlmann court encore jusqu’à fin avril. Un départ semble probable, même si les deux hommes s’apprécient – et que Stricker laisse officiellement la porte entrouverte. Il est toutefois possible qu’un nouveau départ soit la meilleure option pour les deux parties.

Quant à son management, Stricker n’a pas encore trouvé de nouvel agent. Il ne précise pas s’il optera pour une structure suisse ou une solution internationale. Ce qui est certain, c’est que son père «continuera temporairement, jusqu’à ce que je trouve quelqu’un». Stricker refuse d’évoquer un éventuel conflit familial, parlant plutôt d’un «changement naturel dans la gestion» et d’une «étape logique vers l’indépendance». Il confirme cependant que des ajustements sont aussi prévus du côté de son entreprise. Jusqu’ici, il n’avait pas de droit de signature dans la société Dominic Stricker GmbH, qui porte son nom.

Le Bernois ne s’étend pas davantage sur sa vie privée. Il précise toutefois que, pendant l’Open de Trimbach, il rentre chez lui, à Grosshöchstetten (BE), dans la maison familiale.

Stricker s’est fait une raison quant à sa situation sportive. Trimbach au lieu d’Indian Wells, où son ancien classement (ATP 88) lui aurait permis de disputer les qualifications. Une moquette plutôt qu’un court dur. Un public d’une centaine de spectateurs plutôt que l’attention du monde du tennis. Mais il l’assume: dans sa phase actuelle, il ne s’agit pas de classement ou de prestige, mais de «jouer des matches et retrouver du plaisir».


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