«Je ne veux pas dire que je suis le meilleur»
Fraîchement sacré à Roland-Garros, Djokovic se tourne déjà vers l'avenir

Novak Djokovic est devenu le premier homme à remporter 23 titres du Grand Chelem grâce à sa victoire à Roland-Garros. Mais à peine sacré, le joueur de 36 ans pense déjà à l'étape suivante.
Publié: 12.06.2023 à 06:34 heures
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Dernière mise à jour: 12.06.2023 à 10:26 heures
Novak Djokovic: le voyage est loin d'être terminé.
Photo: Christophe Ena

Sacré dimanche à Roland-Garros pour la troisième fois, Novak Djokovic est désormais le seul détenteur du record de 23 titres du Grand Chelem, devenant ainsi le plus grand tennisman de tous les temps.

Dans le détail, le Serbe a remporté dix fois l'Open d'Australie (record), sept fois Wimbledon (Federer a le record avec 8 titres), trois fois l'US Open (Federer, Sampras et Connors ont le record avec 5) et 3 fois Roland-Garros (Nadal y détient le record effarant de 14 titres). Mais en 2022, son refus de se faire vacciner contre le Covid l'a empêché de jouer à Melbourne et à New-York.

Aujourd'hui âgé de 36 ans, le joueur ne se pose plus qu'une seule question: «Pourquoi penser à m'arrêter ?»

Où placez-vous ce titre à Roland-Garros parmi vos 23 du Grand Chelem ?

«C'est évidemment l'un des plus importants. Je savais en abordant le tournoi puis en abordant la finale que j'étais sur le point d'écrire une page d'histoire. Mais j'ai essayé de me concentrer sur la préparation, comme pour n'importe quel autre match.

Bien sûr, je ne peux pas dire que je ne pensais pas à la ligne d'arrivée qui était toute proche et qu'une dernière victoire me permettrait de remporter un trophée historique. Mais mon équipe était là pour créer une bulle autour de moi. Nous avons réussi à rester dans le présent et à être aussi bons que nous le souhaitions.

Et évidemment, quand j'ai vu que son dernier coup droit sortait, j'ai ressenti un énorme soulagement. J'ai été submergé par des émotions fantastiques. Oui, je suis très heureux et très fier de ce titre.»

Quel effet ça fait d'être le plus grand joueur de l'histoire ?

«Je ne veux pas dire que je suis le meilleur parce que ce serait manquer de respect envers tous les grands champions de notre sport au travers des différentes époques, quand le tennis se jouait de façon totalement différente. J'estime que tous les grands champions de leur génération ont laissé une immense empreinte, un héritage, et nous ont pavé la route. Alors je laisse ce type de discussions sur 'Qui est le meilleur' aux autres.

J'ai une très grande confiance en moi et en mes capacités. Ce trophée est une nouvelle confirmation de la qualité du tennis que je suis toujours capable de produire. Les tournois du Grand Chelem sont LA priorité de ma saison, chaque année, et en particulier à ce moment de ma carrière.

En arrivant à Roland-Garros, mes résultats sur terre n'étaient pas bons. Mais dès que je suis arrivé à Paris, je me suis senti différent, positivement. J'ai senti qu'au meilleur des cinq sets, j'avais une très bonne chance, contre n'importe qui.

Je sais que la plupart des gars ressentent de la pression lorsqu'ils m'affrontent au meilleur des cinq sets et c'est exactement ce que je veux qu'ils ressentent. C'est bon d'avoir un tel ascendant psychologique. Mais, pour moi aussi, il y a une telle pression que quand tout est fini et que je tiens le trophée, un autre trophée du Grand Chelem, c'est une satisfaction incroyable et un énorme soulagement. Mais je ne suis pas encore arrivé au bout de ma route ! Dans la mesure où je gagne des tournois du Grand Chelem, pourquoi penser à m'arrêter ? J'ai déjà hâte d'être à Wimbledon.»

Que représente pour vous de devenir le joueur le plus titré en Grand Chelem, devant Rafael Nadal et Roger Federer ?

«C'est vrai que je me suis toujours comparé à eux, parce que ces deux-là sont les plus grands rivaux que j'ai eus dans ma carrière. Je l'ai déjà dit de nombreuses fois, ils m'ont défini en tant que joueur, et ils ont contribué d'une certaine manière à tout le succès que j'ai, de par nos rivalités et nos face-à-face.

Je ne compte pas les heures que j'ai passées à réfléchir et à analyser ce qu'il faut faire pour les battre dans les plus grands rendez-vous. Ces deux-là ont beaucoup occupé mon esprit ces quinze dernières années... Donc c'est incroyable de savoir que je suis devant eux au nombre de tournois du Grand Chelem gagnés.

Mais en même temps, chacun écrit sa propre histoire. Bien sûr, avec nous trois dans les vingt dernières années, et n'oublions pas Andy (Murray), les gens ont parlé d'âge d'or du tennis masculin. Je suis très reconnaissant de faire partie de ce groupe.»

(ATS)

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