Cette rencontre - qui s'est conclue à 0h31 après 3h40' de lutte - et son scénario symbolisent autant cruellement que parfaitement la saison de l'ex-no 3 mondial. Stan Wawrinka le sait et le répète, il possède toujours les armes tennistiques susceptibles de faire plier n'importe quel adversaire.
Mais, à 39 ans, le talent, la hargne et le courage ne suffisent plus pour compenser totalement les difficultés physiques qui surviennent forcément au fil des heures. Et qui finissent par l'empêcher de déployer pleinement son jeu à chaque instant, l'obligeant parfois à surjouer.
Le vainqueur de l'édition 2015 de Roland-Garros avait un plan de jeu clair, qui a fonctionné par intermittence. Bien protégé par une première balle efficace, il a tenu son service jusqu'au huitième jeu de la deuxième manche, en signant quelques coups magiques qui ont fait vibrer le maigre mais bouillant public du Court Suzanne-Lenglen.
Une quatrième manche folle
Mais il lui a manqué un brin de confiance pour arracher le premier set et s'éviter de devoir courir après le score. Et dans la deuxième manche, s'il a pu recoller à 4-5 juste après avoir concédé le premier break de cette partie, il a lâché une deuxième fois son engagement dans la foulée pour se retrouver dos au mur.
Bien sûr, fidèle à lui-même, Stan Wawrinka n'a rien lâché. Il a même survolé les débats dans la troisième manche, face à un Pavel Kotov certes rapidement résigné. Requinqué, il a alors enchaîné les coups de canon, pointant d'ailleurs plusieurs fois son index sur sa tempe comme pour signifier qu'il avait (re)trouvé la clé.
Le Vaudois a même arraché un tie-break dans une quatrième manche complètement folle, dans laquelle son adversaire avait mené 4-3 service à suivre après avoir gagné trois jeux d'affilée. Mais il lui a alors à nouveau manqué un petit quelque chose pour faire la différence et obtenir le droit de disputer un cinquième set.