En 2024, Rafael Nadal, 38 ans, a fait ses adieux au monde du tennis. Une retraite qui marque la fin d’une carrière exceptionnelle, jalonnée de records, de titres inoubliables et de matches légendaires. Mais cette carrière a aussi été marquée par de nombreuses blessures, et, ce que l’on savait moins, des luttes intérieures.
«L’image que je renvoyais au monde n’était pas toujours celle que je ressentais au fond de moi», confie Nadal dans une lettre publiée sur «The Players’ Tribune». Avant chaque match, l’Espagnol ressentait une nervosité intense. «Je me couchais chaque soir avec la peur de perdre le lendemain.»
Si Nadal a réussi à gérer ces émotions pendant la majeure partie de sa carrière, il admet avoir vécu des moments plus difficiles. «Il y a quelques années, il m’arrivait d’avoir des problèmes de respiration sur le court», révèle-t-il. À l’époque, il avait choisi de ne pas partager cette faiblesse, mais aujourd’hui, il assume pleinement: «Nous sommes des êtres humains, pas des super-héros.»
La force de ne jamais abandonner
Nadal confie avoir envisagé à plusieurs reprises une «pause complète» pour se recentrer mentalement, mais il a toujours continué. «J’ai travaillé chaque jour pour m’améliorer», écrit-il. Sa plus grande fierté reste de ne jamais avoir abandonné malgré les obstacles.
Cette résilience, Nadal la doit en grande partie à son entourage. Homme profondément attaché à sa famille, le Majorquin a été marqué par le rôle de son oncle Toni, qui l’a accompagné pendant 17 des 23 années de sa carrière professionnelle. Durant son enfance, Toni Nadal n’a pas ménagé son neveu: entraînements exigeants, balles usées, terrains en mauvais état… Des conditions difficiles qui lui ont appris l’importance de la discipline et de l’attitude. «Il m’a dit: 'Si tu veux gagner, tu dois d’abord faire les choses importantes'. Cela a été une leçon très importante pour moi», confie Nadal.
Des leçons pour la vie
Le père de «Rafa», Sebastian, a également joué un rôle central dans sa vie. «J’ai passé de nombreuses journées à pleurer à la maison, mais j’ai eu la chance d’avoir un père qui a toujours été positif. Il a été la plus grande influence dans ma vie», raconte Rafael Nadal.
Pour l’ancien numéro un mondial, le tennis n’était pas qu’un sport, mais un véritable guide pour sa vie. «La plupart du temps, tu ne gagnes pas le tournoi auquel tu participes et dans la vraie vie, c'est pareille», explique-t-il. L'Espagnol a appris à naviguer entre les moments de joie et de douleur. «Dans les bonnes périodese, je n’ai jamais pensé que j’étais Superman, et dans les mauvaises, je n’ai jamais cru que j’étais un raté.»
C’est cette philosophie, forgée par une vie de défis, qui restera l’un des plus grands héritages de Rafael Nadal. «Ce qui te fait grandir en tant que personne, c’est la vie elle-même.»