À l'époque où Stan Wawrinka a remporté trois Grands Chelems entre 2014 et 2016, son tatouage était culte: «Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.» La citation de Samuel Beckett signifie: «Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Mais échoue un peu moins.»
Plus récemment, «échouer un peu moins» semble ne pas suffire. En octobre 2019, il a atteint pour la dernière fois une finale à Anvers. Depuis, son bilan est de 21 victoires et 14 défaites. Un bien maigre butin pour un joueur doté d'un répertoire de coups aussi extraordinaire. Pandémie, blessures et faiblesses mentales: les raisons de son marasme sont complexes.
Au début de l'année, il avait été menés 2 set 0 avant de revenir au score et de manquer trois balles de match contre Marton Fucsovics. Tout de même éliminé lors de ce deuxième tour épique, il n'a depuis fait que deux apparaitions pour autant de défaites. C'était à Rotterdam et Doha en mars et en juin. Depuis, il a dû se faire opérer du pied gauche. Le droitier de Saint-Barthélemy a dû faire l'impasse sur les tournois de Roland-Garros et Wimbledon. Les Jeux olympiques de Tokyo se dérouleront également sans celui qui est désormais retombé à la 30e place mondiale.
Retour aux Etats-Unis?
Les médecins de Stan sont convaincus que la blessure sera réparée. Mais on ne sait pas encore où et quand il sera en mesure d'effectuer son retour. Contacté, il ne souhaite pas s'exprimer publiquement à l'heure actuelle. Stan Wawrinka évite autant que possible les rendez-vous avec les médias. Honnêtement, j'ai perdu un peu de plaisir à parler à la presse suisse», a-t-il déclaré il y a un an et demi aux Swiss Indoors de Bâle.
Les tournois américains sur dur, avec l'US Open (à partir du 30 août) comme point d'orgue, seront la première occasion de se remettre dans le bain après les Jeux olympiques. Les tournois devraient se jouer devant des gradins combles. La motivation sera donc au rendez-vous. Problème? Les retours de blessures à un âge avancé ne sont pas une sinécure. Personne ne le sait mieux que Stan, qui n'a jamais atteint le niveau qu'il avait avant ses deux opérations du genou en 2017. Personne ne l'attend de lui, mais s'il pouvait au moins «échouer mieux» que dans un passé proche, ce serait déjà bien.
(cmü)