Il y a un nouveau nom sur le radar du tennis suisse! Lulu Sun, voilà de la jeune femme qui s'est révélée à l'Open d'Australie. La Genevoise a été la seule représentante de Swiss Tennis, tous sexes confondus, à passer les qualifications et a ainsi pu célébrer sa première en Grand Chelem. Elle a certes été éliminée au premier tour par l'Italienne Elisabetta Cocciaretto (1-6, 5-7), mais son ascension est remarquable. Début janvier, elle avait déjà fait sensation en se qualifiant puis en atteignant les huitièmes de finale du tournoi WTA 250 d'Auckland.
Lulu Sun est une jeune Genevoise de 22 ans née en Nouvelle-Zélande. Sa mère est chinoise et son père croate. C'est de lui que vient le nom de famille Radovcic, que Sun portait encore il y a quelques années. Mais à la suite de la séparation de ses parents, elle a fini par prendre le nom de sa mère.
Lulu Sun a quitté la Nouvelle-Zélande pour la Floride à l'âge de cinq ans. A huit ans, elle est venue en Suisse romande pour bénéficier d'une bonne formation scolaire, comme l'explique son manager Stephane Gurov. L'agent s'occupe des relations presse en collaboration avec le beau-père de Sun, Sinclair Hoffmann. Lulu Sun a fréquenté le Collège Champittet, une école internationale à Lausanne, et elle a étudié les relations internationales au Texas.
Le top 100 comme prochaine étape
Depuis 2018, elle possède le passeport suisse et joue sous le drapeau helvétique. Chez les juniors, elle faisait partie du top 10 mondial. Mais elle a frappé pour la première fois à la porte de l'élite du tennis en Australie en tant que numéro 193 mondiale: «Le saut dans le top 100 est l'objectif clair pour cette année», dit son manager Gurov. Il est clair que cela fait plaisir à Swiss Tennis. Mais Swiss Tennis n'est pas la seule fédération à souhaiter accueillir Sun.
Dans le cadre de ses apparitions à Auckland, la presse locale a évoqué un changement de pays en faveur de la Nouvelle-Zélande, car elle pourrait devenir d'un seul coup l'une des figures de proue de son pays natal et qu'il y aurait moins de concurrence nationale. Le journal New Zealand Herald a fait valoir que la fédération néo-zélandaise aurait sans doute des difficultés financières à rivaliser avec celle de la Suisse: «Mais elle pourrait la soutenir grâce aux structures locales, et Sun susciterait en outre beaucoup plus d'intérêt commercial dans ce pays que dans la Suisse, saturée de tennis».
On ne voit évidemment pas les choses de la même manière chez Swiss Tennis. Alessandro Greco, responsable du sport d'élite au sein de la fédération, s'occupe de Sun depuis des années et veut absolument la garder:«Si elle continue comme ça, elle sera bien sûr de plus en plus intéressante pour notre équipe de la Billie-Jean King Cup».
Bonne nouvelle pour la Suisse
Lulu Sun a confirmé dans le New Zealand Herald les discussions avec les Néo-Zélandais, tandis qu'elle ne souhaite pas faire d'autres commentaires à ce sujet pendant l'Open d'Australie. Toutefois, les nouvelles sont bonnes: Swiss Tennis a fait savoir que la Genevoise s'était entre-temps prononcé en faveur de la Suisse.
Cette nouvelle tombe à point nommé. Au vu de la situation actuelle au sommet de l'élite féminine - Belinda Bencic (26 ans) est temporairement absente en raison de sa grossesse, tandis que Viktorija Golubic (31 ans) est la seule Suissesse à rester dans le top 100.
Alessandro Greco est très satisfait de l'évolution de Sun: «Elle est très intelligente - et en même temps très calme sur le court. Elle est remarquablement stable sur le plan émotionnel, ce qui a un effet positif sur le jeu. De plus, en tant que gauchère, elle a un certain bonus». Et elle a prouvé de manière impressionnante à Auckland et à Melbourne qu'elle sait profiter de ses atouts.
