Belinda Bencic a déjà gagné une première course contre la montre. Elle a réussi à se rendre à Church Road, dans le sud-ouest londonien. Cela semble logique pour une joueuse de tennis de sa classe. Mais le contexte ne poussait pas à la sérénité. Il y a une semaine, la Saint-Galloise a dû abandonner à la suite d’une blessure en finale du tournoi WTA de Berlin, précisément une semaine avant Wimbledon.
«J’ai glissé vers l’avant, mon genou était en hyperextension et mon tendon d’Achille a été touché», explique la Suissesse à Londres. Les examens qui ont suivi ont permis de lever légèrement l’alerte. Il n’y a rien de cassé, mais «ça m’a fait mal».
Logiquement, elle a dû déclarer forfait pour le tournoi de Bad Homburg (All) et est rentrée chez elle à Bratislava. Le but: se ménager et tout faire pour être prête à Wimbledon. Cela est synonyme de physiothérapie, thérapies et échographies. La question de l’entraînement n’est pas sur la table à ce moment. Elle n’a fait ses premières séances que sur le gazon sacré londonien: «Bien sûr, je ne me suis pas donnée à 100% au début. Mais je n’en suis pas loin maintenant.»
Un bandage à la jambe gauche
Lors des entraînements, on peut voir que la jambe gauche est encore bandée à la cheville et au genou. «Cela m’aide à reprendre confiance dans mon pied», confie Belinda Bencic. Elle se déclare prête pour le match de lundi contre Qiang Wang.
La veille du début du tournoi, Bencic semble détendue et décontractée. Rien d’étonnant à cela: Wimbledon est son tournoi préféré et le gazon sa surface de prédilection. Le souvenir de son premier match sur gazon est encore frais dans sa mémoire. «C’était lors d’un tournoi junior à Halle. Je n’ai pas joué dix minutes et je me suis dit: 'Oh mon Dieu, c’est incroyable et je me sens si bien'.»
Mais pourquoi son style de jeu s’adapte-t-il à la surface verte? «Parce que le jeu est profond, les balles rebondissent à plat. Mes déplacements ne sont certes pas parfaits pour la terre battue, mais ils le sont pour le gazon. Du point de vue de mes coups, c’est agréable.» Belinda Bencic a pu fêter tôt dans sa carrière ses premiers succès sur gazon. Elle a remporté le tournoi junior de Wimbledon en 2013 et, deux ans plus tard, son premier trophée au niveau WTA à Eastbourne (GB). À cela s’ajoutent trois autres finales sur gazon lors de tournois WTA.
«Tout doit être réuni»
Mais sa relation avec Wimbledon chez les «grands» n’est pas (encore?) aussi belle. En sept tentatives, elle n’a atteint les 8es de finale qu'à deux reprises. L’année dernière, elle s’est arrêtée plus tôt que jamais, en tombant dès le premier tour. À certaines reprises, sa performance laissait à désirer. À d’autres, c’est son corps qui l’a laissée tomber. Mais Bencic tempère en disant qu’elle ne se met pas trop de pression pour son tournoi préféré.
Elle a déjà montré à l’US Open et surtout aux Jeux olympiques qu’elle pouvait aller loin durant les compétitions importantes. Mais une victoire en Grand Chelem reste son grand rêve. «Parfois, pour un bon tournoi, tout doit être réuni — un peu de chance au tirage au sort ou une bonne forme. J’espère que tout cela viendra.»
Mais la Saint-Galloise a encore suffisamment de temps: «J’ai 25 ans, j’ai donc encore quelques Wimbledon devant moi. J’espère toujours bien jouer ici.» En espérant un jour une fin heureuse à cette histoire d’amour.