Le Russe a remporté à l'US Upen son premier tournoi Majeur et privé du même coup le Serbe d'un Grand Chelem calendaire historique, dimanche à New York.
Quel sentiment ressentez-vous avec ce premier sacre ?
«Tout ce qui arrive pour la première fois est spécial. Quand j'ai gagné mon premier tournoi junior, cela signifiait beaucoup pour moi. Je pense que lorsque vous répétez quelque chose, les émotions sont un peu différentes, sauf si c'est pour entrer dans l'histoire. Là, je ressens beaucoup de bonheur. Là, je sais que je n'ai rien qui m'attends dans un avenir proche, et je sais aussi comment faire la fête. Les Russes savent comment faire la fête (sourire). J'espère que je ne ferai pas la une des journaux. Si je le fais, ce sera dans le bon sens, promis. Mais je vais vraiment célébrer ça!»
Pouvez-vous décrire votre approche du match ? Vous avez fait un pari en prenant beaucoup de risques sur votre deuxième service.
«Avec mon coach, on parle toujours tactique la veille du match. Habituellement ça prend cinq, dix minutes. Quand c'est contre Novak, ça prend probablement 30 minutes. Pourquoi? Parce que nous avions déjà joué huit fois avant celui-ci, et il est tellement bon que chaque match est différent. Et lui aussi change sa tactique. Qu'avais-je de différent par rapport à l'Open d'Australie (où il avait perdu en finale face à Djokovic) ? Un plan clair, qui a semblé fonctionner. Était-il à son meilleur niveau ? Peut-être pas. Il avait beaucoup de pression. J'en avais aussi. Quant à la prise de risque sur mes seconds services, elle a simplement résulté de la confiance que j'avais en moi.»
Avez-vous senti à un moment donné qu'il commençait à s'écrouler sous la pression ?
«Je l'ai battu une fois en deux sets consécutifs. C'était aux Masters l'an passé à Londres. Le tennis est un sport tellement brutal, qu'il n'y a pas de place pour l'erreur quand vous jouez les meilleurs. Je suis un joueur de haut niveau, il est un joueur de haut niveau. A Londres, je m'étais dit après-coup +comme c'est étrange, c'était facile+. Après c'est un tout. Peut-être qu'il a eu une mauvaise journée. A Melbourne, je n'avais pas joué mon meilleur tennis. C'est toujours une question de petits détails.»
Quand le public l'a soutenu au troisième set, quel était votre état d'esprit ?
«C'était vraiment difficile. J'ai certainement fait les doubles fautes à cause de ça. Ce qui rend encore plus agréable le fait que j'ai finalement réussi à passer un premier service sur la troisième balle de match. Je savais que la seule chose que je pouvais faire, c'était me concentrer. Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer s'il était revenu à 5-5. J'aurais pu commencer à devenir fou ou autre chose. Mais ce n'est pas arrivé. S'agissant du public, je pense que ce n'était pas contre moi. C'était plutôt plus pour lui. Ils voulaient voir leur favori réaliser un Grand Chelem !»
Avoir mis fin à sa quête du Grand Chelem rend-il votre succès plus agréable encore ?
«Je suis désolé pour Novak. Je ne peux pas imaginer ce qu'il ressent. Je ne connais pas ce sentiment. Mais un Grand Chelem est un Grand Chelem. Je l'aurais gagné contre Botic van de Zandschulp (117e mondial, qu'il avait éliminé en quarts), je serais probablement aussi heureux. Après, savoir que j'ai battu quelqu'un qui a eu un bilan de 27 victoires et 0 défaite en Majeur, ça va m'apporter encore plus de confiance.»
Au micro, sur le court, vous lui avez rendu hommage en estimant qu'il était le plus grand joueur de tous les temps...
«Oui, bon je ne vais probablement pas le répéter encore une fois (sourire). Je l'ai dit honnêtement. Je sais que ça peut être un peu irrespectueux vis-à-vis d'autres gars. Mais je le pense.»
(ATS)