Roland-Garros est toujours la Terre promise de Rafael Nadal. Le Norvégien Casper Ruud (pourtant 8e joueur mondial) n’a pas pu faire illusion dimanche en finale (6-3 6-3 6-0). «Rafa» fête son 14e sacre à Paris. Avec 22 titres en Grand Chelem, il compte désormais deux longueurs d’avance sur Novak Djokovic et Roger Federer.
L'Espagnol, âgé de 36 ans depuis vendredi, pourtant gêné par des douleurs au pied gauche, est devenu le vainqueur le plus âgé de l'histoire sur la terre battue parisienne.
«Je ne sais pas ce qui arrivera dans le futur. Mais je vais continuer à me battre pour poursuivre ma carrière», a-t-il d'ailleurs lâché sur le court à la fin de son discours lors de la cérémonie protocolaire. «C'est très difficile de décrire mes émotions. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir toujours être compétitif à 36 ans. Ça a demandé tant d'énergie», avait-il souligné.
Deux sur deux en 2022
L'exploit dépasse l'entendement. Même si Rafael Nadal avait déjà démontré qu'il était toujours capable de renverser des montagnes en début d'année à Melbourne, où il avait conquis son deuxième Open d'Australie alors qu'il avait été éloigné des courts depuis la mi-août 2021, ce 14e sacre parisien est quasiment irréel.
D'une part, le gaucher de Manacor a également dû se contenter d'une préparation minimale sur terre battue. Victime d'une fracture aux côtes en mars à Indian Wells, il avait en effet souffert de sa blessure chronique au pied gauche mi-mai à Rome, où il jouait simplement son deuxième tournoi de la saison sur l'ocre.
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D'autre part, son 14e triomphe Porte d'Auteuil - qui intervient huit jours après le 14e titre en Ligue des champions du Real Madrid, son club de coeur - rend quasiment anachronique la marque de l'ex-numéro un mondial Pete Sampras. L'Américain, recordman du nombre de titres majeurs jusqu'en 2009, en avait en effet remporté 14 au total!
Trois défaites en 115 matches à Roland
Alors bien sûr, Rafael Nadal est comme un poisson dans l'eau à Roland-Garros. Favori à vie d'un tournoi dans lequel il a remporté 112 des 115 matches qu'il a disputés, il l'aborde de toute manière en confiance, même avec une préparation réduite. Mais sa résilience et sa résistance imposent le respect.
Impressionnant en quart de finale face au numéro un mondial Novak Djokovic, Rafael Nadal fut loin d'évoluer à son meilleur niveau tant face à Alexander Zverev, lequel aurait pu mener deux sets à zéro avant de devoir abandonner, que face à Casper Ruud, qui a payé cher son manque de relâchement. Mais il a su se faire violence.
Lui aussi nerveux à l'entame de cette finale, Rafael Nadal n'a que très rarement fait vibrer le public grâce à des coups brillants. Seulement, Casper Ruud n'a(vait) pas les armes pour gêner véritablement son idole. Limité sur son côté revers, le Norvégien a qui plus est commis trop de fautes pour espérer mieux.
Le sursaut de Casper Ruud
Casper Ruud a pourtant eu sa chance, dans un deuxième set que Rafael Nadal a entamé de manière timorée. Le double vainqueur du Geneva Open a ainsi logiquement mené 3-1 service à suivre. Mais il n'est pas parvenu à confirmer ce break. Pire, il a concédé ses trois jeux de service suivants pour offrir le deuxième set à son adversaire.
Avec deux sets d'avance, Rafael Nadal pouvait voir venir. Plus serein, le Majorquin s'est rapidement mis à l'abri dans la troisième manche en signant un premier break dès le deuxième jeu grâce à un coup droit enfin percutant. Il s'est dès lors envolé vers la victoire, acquise après 2h18' de jeu sur un revers gagnant.
(ATS)