C'est peut-être la dernière fois que «Rafa» et «Djoko» sont les deux attractions d'un Masters 1000. Et c'est peut-être la première fois qu'une telle affiche avec deux joueurs qui ont remporté à eux deux 46 tournois du Grand Chelem, laisse quelques regrets aux organisateurs et spectateurs.
Signe supplémentaire que le tennis entre dans une nouvelle ère, les 87e Internationaux d'Italie, qui débutent mercredi, sont d'abord l'édition d'un rendez-vous manqué.
Attendu avec impatience depuis son sacre à l'Open d'Australie, son premier titre majeur, Jannik Sinner, nouvelle star du sport italien à 22 ans, a dû faire une croix sur le rendez-vous romain à cause de douleurs à la hanche droite.
Au forfait de l'Italien s'est ajouté celui du nouveau phénomène de la terre battue, l'Espagnol Carlos Alcaraz, perturbé lui par son avant-bras droit.
Il faudra donc se contenter des vétérans Nadal et Djokovic. Et rien ne dit qu'ils resteront dans la capitale italienne jusqu'à la finale programmée le 19 mai.
Nadal, bientôt 38 ans, est venu à Rome pour «consolider les progrès» montrés entre Barcelone, son tournoi de reprise après une pause forcée de trois mois, et Madrid où il a chuté en 8e de finale.
Le tournoi romain qu'il a remporté à dix reprises, la dernière en 2021, doit lui permettre de décider s'il se présentera ou non dans son jardin de Roland-Garros (26 mai-9 juin) où il ne jouera que s'il se sent «suffisamment prêt».
«Certain de rien»
«Je ne suis certain de rien, je ne sais pas ce qui peut arriver», avait-il résumé après son élimination à Madrid, échaudé par les galères physiques qu'il enchaîne depuis deux ans.
S'il débutera contre un joueur issu des qualifications, «Rafa», 305e mondial après sa saison 2023 quasi blanche, aura fort à faire dès le 2e tour avec le Polonais Hubert Hurkacz, 9e au classement ATP.
Djokovic se retrouve lui dans une position inhabituelle. Le Serbe est toujours N.1 mondial, mais il n'a pas encore remporté de titre à ce stade de la saison, ce qui ne lui est arrivé depuis son explosion au plus haut-niveau qu'une fois, en 2022.
Après avoir capitulé en demi-finales à Monte-Carlo face au Norvégien Casper Ruud, «Djoko», 36 ans, a fait l'impasse sur Madrid pour s'entraîner à Belgrade.
A Rome, il disputera seulement son cinquième tournoi de la saison, mais son objectif est d'être performant à Roland-Garros, avant d'enchaîner sur Wimbledon, les JO-2024 et le retour sur dur aux Etats-Unis.
Dans la capitale italienne, il s'est imposé à six reprises en douze finales jouées.
«Cette année a été un peu différente pour moi, je n'ai pas encore retrouvé mon meilleur niveau de tennis et j'espère que je le ferai à Roland-Garros» a analysé la semaine dernière le «Djoker».
Si Nadal et Djokovic sont dans le flou, d'autres cadors ont plus de certitudes, comme le Grec Stefanos Tsitsipas, sacré à Monte-Carlo, ou le Russe Andrey Rublev qui s'est imposé à Madrid dimanche dernier, malgré un état fiévreux.
Un autre joueur russe, Daniil Medvedev, sacré l'an passé sur le Foro Italico face au Danois Holger Rune, n'a pas enrichi son palmarès personnel depuis son triomphe romain de 2023 puisqu'il reste sur cinq finales perdues sur le circuit, dont deux en Grand Chelem.
Le tableau féminin pourrait lui voir un nouvel épisode du duel entre la N.1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, et sa dauphine bélarusse Aryna Sabalenka, arbitré par la Kazakhe Elena Rybakina, sacrée l'an dernier à Rome.
(AFP)