Le moment était exceptionnel, et pourtant. En janvier dernier, alors que Vincent Kriechmayr venait d’établir le meilleur temps à l’entraînement de la descente la plus difficile du Hahnenkamm, il était pourtant très en colère.
Au lieu de donner des interviews avec un sourire conquérant, l’Autrichien fulminait contre les journalistes perplexes qui sont venus le féliciter tout lui demandant ses impressions. «On recommence à me poser des questions sur un prétendu rôle de favori. C’est exactement ce que je voulais éviter!»
Un fils d’agriculteur qui dit ce qu’il pense
Le champion du monde en titre de descente et de super-G secoue la tête lorsqu’il repense à cette situation. «Je réalise que ma réaction était exagérée, concède le skieur de 30 ans. Mais je voulais justement éviter de faire le meilleur temps à l’entraînement à Kitzbühel pour être tranquille avant la course. À cause de ça, j’ai déclenché une tempête médiatique et je suis passé à côté du podium dans les deux descentes.»
Cette histoire représente bien le caractère revêche de Vincent Kriechmayr. Ce fils d’agriculteur de la région de Linz n’a pas peur de dire ce qu’il pense.
C’est aussi le cas au sujet des Jeux olympiques de Pékin. Alors qu’une Mikaela Shiffrin a déjà envisagé, à grand renfort de médias, de boycotter les prochains Jeux, Vincent Kriechmayr déclare en toute honnêteté: «Ce n’est pas de mon ressort si le CIO décide d’attribuer le plus grand événement sportif du monde à un tel pays. J’irais en Corée du Nord pour les Jeux olympiques, s’il le fallait.»
«Je n’aurai pas mille occasions de remporter l’or»
Et une fois piqué au vif, Vincent Kriechmayr ne s’arrête plus. «Ma carrière est limitée dans le temps, je n’aurai pas mille occasions de remporter l’or aux JO. Bien sûr que je souhaite que les Jeux aient lieu dans un pays qui respecte les droits de l’homme, mais c’est à la FIS ou aux comités olympiques nationaux d’intervenir.»
Les Jeux olympiques de Pékin de février prochain sont encore bien loin. Pour l’instant, deux super-G et deux descentes sur la fameuse «Birds of Prey» de Beaver Creek attendent les spécialistes de la vitesse. Vincent Kriechmayr a montré que sa forme était bonne en terminant deuxième de la descente de Lake Louise.
L’Autrichien a également terminé deuxième en 2019, lors de la dernière descente en date à Beaver Creek. Le vainqueur s’appelait alors Beat Feuz.
(Adaptation par Alexandre Cudré)