S’il y avait comme un vide laissé par Roger Federer dans le cœur de nombreux suisses, Marco Odermatt semble l’avoir largement comblé. Avant que la saison de ski ne soit véritablement lancée du côté de Val Gardena et d’Alta Badia, il n’était pas évident de faire un choix: qui était vraiment mon sportif de l’année 2024? Mais après qu’il a dépassé le record de Pirmin Zurbriggen avec 41 victoires en Coupe du monde, la réponse était évidente: Marco Odermatt bien sûr.
Outre la saison en cours qui a débuté sous les meilleurs auspices, le skieur de Suisse centrale a terminé la saison 2023-2024 avec 13 victoires en Coupe du monde, décrochant son troisième globe de cristal d’affilée ainsi que celui de descente, de Super-G et de slalom géant. Certes, il n’a pas dépassé son record de 2042 points établi la saison d’avant, mais il reste, de très loin, le meilleur skieur du monde à l’heure actuelle.
Toujours au rendez-vous
À 27 ans, peu de sportifs de son âge semblent avoir une telle maîtrise sur leur discipline. Chaque samedi ou chaque dimanche d’hiver, ce n’est pas vraiment de savoir si son nom sera dans les notifications de notre smartphone qui est en jeu, mais plutôt sur quelle marche du podium il grimpera.
J’ai récemment eu l’occasion d’en discuter avec Laurent Morel, journaliste pour le site SkiActu et auteur d’un livre sur le champion. Il me racontait avec passion pourquoi le Nidwaldien fascine sur le cirque blanc. Par sa puissance hors norme bien sûr, mais aussi par son intelligence de course ainsi que son humilité et sa bonhomie.
Le parfait champion
Marco Odermatt sait se mettre la pression au bon moment et la relâcher quand cela est nécessaire également. C’est un travailleur, mais un fêtard. Un monsieur tout le monde, mais le plus grand champion qui soit. Il écrit l’histoire de sa discipline en majuscule, mais il se réfère toujours à ceux qui ont fait de même avant lui. Il dompte des pistes hallucinantes chaque week-end, sans s’en vanter. Une face de lui nous ressemble et une autre nous échappe complètement. Il est donc l’image-même du parfait champion.
Il ne suscite pas non plus de polémiques en dehors des courses, car le public sait très bien qui il est: tout simplement celui qu’ils ont sous les yeux. Une fois l’été venu, il se retire tranquillement avant d’en remettre une couche dès les premiers flocons. Bref, pour toutes ces raisons et tant d’autres encore, je ne prends pas trop de risque en affirmant que le Nidwaldien est mon sportif de l’année 2024.