Encore quatre nuits de sommeil avant la première descente de Coupe du monde de l'hiver. Et tout porte à croire que les gladiateurs des neiges seront bien secoués sur la «Birds of Prey». En ce qui concerne la topographie, la piste dans les Rocheuses américaines a toujours été citée au même titre que la célèbre «Streif» à Kitzbühel ou la sélective «Stelvio» à Bormio.
Mais contrairement aux classiques de la descente en Europe, le tracé des Championnats du monde de 1999 et 2015 avait été préparé de manière trop douce ces dernières années. Mais cette année, tout devrait être différent. La piste conçue par Bernhard Russi a été bien glacée ces derniers jours! Ce sont des conditions qui, en temps normal, sont faites pour Marco Odermatt. En février dernier, le Nidwaldien avait remporté la médaille d'or de la descente des Mondiaux à Courchevel dans des conditions comparables.
Schwarz étonne aussi ses entraîneurs
Mais pour le double vainqueur du classement général de la Coupe du monde, la question se posera cette semaine de savoir si son dos peut supporter les contraintes. Pour rappel, mardi dernier, lors de l'entraînement de super-G à Copper Mountain, le skieur de 26 ans a reçu un mauvais coup sur le disque intervertébral à la suite d'une «torsion» du haut du corps. Après deux jours de pause, il a certes repris l'entraînement, mais il n'a pas réalisé de temps record.
Tout le contraire de l'athlète autrichien Marco Schwarz (28 ans). Ces derniers jours, le Carinthien a totalement étonné ses entraîneurs. «Blacky a réussi à passer des skis de slalom courts aux longues lattes de descente sans effort apparent, s'épate Sepp Brunner, entraîneur de vitesse autrichien. Quelques jours seulement après avoir décroché la deuxième place au slalom de Coupe du monde de Gurgl, Marco a réalisé des temps très rapides lors de l'entraînement de descente à Copper Mountain».
Le problème de luxe de «Blacky»
Mais malgré sa forme exceptionnelle, Schwarz donne aussi des maux de tête à son staff. L'entraîneur en chef Marko Pfeifer avoue que le récent podium de «Blacky» en slalom ne l'a pas particulièrement aidé. «Lors de sa préparation, nous avons mis l'accent sur le slalom géant et les disciplines de vitesse. C'est pourquoi, jusqu'à Gurgl, je pensais que nous pourrions lui accorder l'une ou l'autre pause si importante en slalom cet hiver. Mais après sa deuxième place à Gurgl, je vais probablement devoir le faire participer aux autres slaloms.»
Aucun expert ne pense qu'il soit possible que Schwarz puisse être constamment en tête dans les quatre disciplines. Justin Murisier, le copain d'Odermatt, s'exprime au nom de beaucoup d'entre eux: «Je ne peux vraiment pas m'imaginer qu'il soit encore possible aujourd'hui qu'un athlète puisse gagner en descente le samedi et en slalom le dimanche lors d'une classique comme Wengen ou Kitzbühel».
Et c'est pourquoi, malgré tout, Marco Odermatt ne doit pas voir tout en noir dans la lutte pour le classement général de la Coupe du monde.