Après les triomphes de Franjo von Allmen, Marco Odermatt et Alexis Monney, les supporters suisses ne pouvaient être qu’aux anges à Crans-Montana. Un trio Berne, Nidwald, Fribourg pour une sorte de nouveau pacte fédéral, personne n’y voyait rien à redire dans l’aire d’arrivée des Barzettes.
Seule petite ombre au tableau, l’absence des skieurs valaisans dans le haut du classement. La piste Nationale à la maison ne leur a pas porté chance. C’était déjà le cas pour Arnaud Boisset vendredi. L’Octodurien a été victime d’une nouvelle chute à l’entraînement, ce qui l’a poussé à mettre un terme à sa saison.
Justin Murisier déçu
Les principaux espoirs du peuple valaisan reposaient donc sur Justin Murisier, qui s’élançait ce samedi depuis le Bella Lui avec le dossard 9. Mais le skieur du Val de Bagnes a terminé au 18e rang de la descente, avec un temps de 1'58''09, soit avec un peu plus de deux secondes de retard sur l’homme de tête. Il ne cachait pas sa déception après avoir déchaussé ses skis.
«J’avais quand même des attentes et je n’étais pas dedans. Je n’avais pas vitesse de haut en bas. Je pensais pouvoir me battre mieux que ça…», soupire le Suisse. «Il faut vraiment que je trouve une solution, je ne sais pas si c’est au niveau technique ou au niveau matériel, mais en ce moment, j’ai de la peine.»
Petite consolation toutefois, les émotions engendrées par cette course à domicile: «Bien sûr, c’est toujours spécial d’être en Suisse, à la maison. Que ce soit à Wengen ou ici, c’est super. Là, j’ai ma famille qui a pu venir… mais quelques minutes après ma course, je suis surtout déçu de ma performance.»
«Si j'avais fini 29e, j'aurais bu une bière en plus»
Justin Murisier peut espérer passer à autre chose dès ce dimanche avec le super-G: «Le gros objectif, c’était ce samedi, mais bien sûr que je peux viser le super-G. C’est une piste qui n’est pas très difficile et il va falloir trouver les solutions pour dimanche», conclut le skieur.
Autre Valaisan, autre contexte avec Christophe Torrent. Habitué de la Coupe d’Europe, l’Arbazien a décroché le droit de s’élancer en descente de Coupe du monde lors des qualifications de fin de semaine. «J’ai eu énormément de plaisir. Hier soir, j’étais fatigué, car j’avais pas mal dépensé d’énergie. Ce matin à cinq heures, j’étais un peu plus stressé, mais c’est normal», confie-t-il. «Dès que j’ai mis les skis aux pieds, c’était que du bonheur.»
«Même à Kitzbühel, les tribunes se vident»
Lors de son passage sur la piste Nationale, son fan’s club a même allumé des fumigènes le long du parcours. «Je les ai vus! Peut-être que c’est ça qui m’a enlevé quelques centièmes», se marre le Valaisan qui remercie ses supporters au passage. Pour lui, le résultat du jour (un 33e rang) est secondaire: «Ça se joue à pas grand-chose pour être dans les 30», fait-il remarquer. «Donc il y a quand même une petite frustration à chaud, mais pas de regret. Si j’avais été 29e, j’aurais juste bu une bière en plus», balance-t-il.
Christophe Torrent avoue avoir besoin de calme avant une course, notamment au niveau de sa respiration. Il ne regarde donc pas forcément les autres coureurs avant de s’élancer. «Mais c’est juste formidable ce que cette équipe a réalisé ici, dans cette ambiance. On sent que les Valaisans sont un public de connaisseurs. Les gens restent vraiment jusqu’au dernier coureur. Même à Kitzbühel, les tribunes se vident.» Avec un décor pareil et un public dévoué, les skieurs valaisans sont donc promis à revivre d’autres émotions dans leur canton.