Les grandes et petites histoires du ski
Alexis Monney serait prêt à refuser des dizaines de millions

En ski alpin, les femmes ont terminé 2024 avec des courses techniques à Semmering alors que les hommes ont pris part à des compétitions de vitesse à Bormio. Blick fait le point sur les sujets chauds de cette fin d'année.
Publié: 31.12.2024 à 11:42 heures
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Dernière mise à jour: 31.12.2024 à 11:48 heures
Camille Rast prend à nouveau le départ du slalom avec le maillot de leader. De manière générale, l'équipe suisse sait se montrer convaincante dans cette discipline.
Photo: AFP
Marcel W. Perren, Mathias Germann

Alors que l’année 2024 se termine, la saison de ski, elle, ne fait que commencer. Blick fait le point sur les principaux sujets qui agitent le monde du cirque blanc après ce week-end à Semmering et à Bormio.

La meilleure équipe de slalom du monde

Qui l’aurait cru il y a quelques années: les Suissesses sont l’équipe de slalom la plus forte du circuit! Cinq skieuses ont marqué des points ce dimanche à Semmering. Si Aline Danioth n’avait pas été éliminée lors de la deuxième manche, une sixième skieuse suisse aurait même pu entrer dans les points. Camille Rast, Wendy Holdener et leurs collègues ont récolté 645 points lors des quatre courses précédentes. Soit 256 points de plus que l’équipe autrichienne qui occupe la deuxième place.

Les experts tirent la sonnette d’alarme

Après que quatre skieurs se sont gravement blessés à Bormio, à savoir le tenant du titre français Cyprien Sarrazin (hémorragie cérébrale, hors de danger), le Grison Gino Caviezel (genou droit), le Saint-Gallois Josua Mettler (déchirure des ligaments croisés des deux genoux) et l’Italien Pietro Zazzi (fracture du tibia et du péroné), le consultant en ski autrichien Hans Knauss (53 ans, vainqueur à Kitzbühel en 1999) demande que la course au matériel ultra-performant soit freinée. «Ce qui se passe actuellement est complètement fou, cela ne peut pas continuer ainsi. Nous sommes à la limite en ce qui concerne le matériel, il n’y a plus de marge de manœuvre», avertit-il. L’entraîneur en chef du slalom géant suisse Helmut Krug met le doigt sur un tout autre problème: «A Bormio, tout comme lors des slaloms géants d’Alta Badia et de Val-d’Isère, la préparation de la piste n’était pas assez bonne.»

L'expert de l'ORF Hans Knauss s'exprime après les nombreuses blessures de Bormio.
Photo: Sven Thomann

Un espoir renonce à prendre part à la Coupe du monde

Le talentueux descendeur zurichois Alessio Miggiano a pris une décision exceptionnelle à Bormio: bien que le jeune homme de 22 ans ait réussi à se qualifier au sein de l’équipe pour la descente sur la Stelvio, il a renoncé à prendre le départ. La raison: parallèlement à la course, l’entraîneur pour la Coupe d’Europe Franz Heinzer a organisé un entraînement de super-G. «En vue de mes engagements en Coupe d’Europe en janvier, un bon bloc d’entraînement me permet d’aller plus loin qu’une course de Coupe du monde à Bormio, où mes chances de gagner des points sont de toute façon plutôt minces», explique Alessio Miggiano. Cette décision prouve que ce fils d’un chef étoilé fait déjà preuve d’une grande maturité malgré son jeune âge.

Alessio Miggiano a sauté la descente de Bormio pour une course de Coupe d'Europe.
Photo: Sven Thomann

Le coup de la panne

Katharina Huber a généré des millions de clics sur Internet avec son mauvais départ ce samedi. Mais que s’est-il passé? Son bâton droit a glissé au départ. La skieuse a alors été déséquilibrée, mais elle a réussi à se rattraper. Malgré tout, avant même la première porte, elle est tombée à plat ventre sur la neige. Après cette malencontreuse panne au départ, Katharina Huber préfère prendre les choses avec philosophie: «Mon nombre de followers sur Instagram a pas mal augmenté», a-t-elle souri le lendemain avec des écorchures sur le visage.

Un papa et des bons conseils

Le fait qu’Alexis Monney incarne déjà à 24 ans la classe mondiale absolue et qu’il ait réussi deux exploits en 24 heures à Bormio (victoire en descente, 3e en super-G) est fortement dû au savoir-faire de son père Louis. Jusqu’en 2000, Monney senior a entraîné le groupe de combiné avec Didier Cuche et Didier Défago chez Swiss-Ski, puis il a travaillé à Châtel Saint-Denis comme entraîneur de ski-club. C’est dans cette fonction qu’il a aussi supervisé les progrès de son fils. Mais il a fallu du temps à Alexis pour apprécier les apports de son papa. «Au début, je me sentais insulté quand il me critiquait. Mais à un moment donné, j’ai compris qu’il me voulait du bien et qu’il voulait me faire progresser.»

Louis Monney dirige à plein temps la filiale des skis Stöckli à Saint-Légier, dans le canton de Vaud. Il va donc de soi que le jeune homme évolue sur des skis de cette marque depuis son enfance. Et cela ne devrait pas changer à l'avenir. Déjà l'hiver dernier, le Fribourgeois confiait à Blick: «Même si un autre fournisseur me proposait un contrat de 20 millions, je resterais chez Stöckli. J'adore collaborer avec cette entreprise. De plus, j'ai Marco Odermatt comme partenaire de marque, impossible de faire mieux!»

Alexis Monney fait confiance à ses skis Stöckli - même une offre de plusieurs millions de la part d'un autre équipementier n'y changerait rien.
Photo: keystone-sda.ch

Une étoile de mer pour Lindsey Vonn

Avec sa 14e place lors de son retour à Saint-Moritz, Lindsey Vonn a pleinement convaincu. Avant de poursuivre la compétition à Sankt-Anton (Autriche) les 11 et 12 janvier, elle s’est offert un voyage au chaud. C’est du moins l’interprétation que l’on peut faire des photos en bikini au bord de la mer qu’elle a récemment postées sur les réseaux sociaux. Mais en plus de nombreux commentaires positifs, l’Américaine a essuyé un petit bad buzz. La raison? Debout dans l’eau peu profonde, elle a tendu une grande étoile de mer vers l’objectif. «Cela montre ton manque d’intelligence. On ne touche pas les animaux marins, le stress peut les tuer», a écrit un utilisateur. Plusieurs autres ont également critiqué la championne aux 82 victoires de Coupe du monde. Elle a alors riposté: «Elle va bien, les gars», a-t-elle rassuré.

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Franjo Von Allmen ronfle trop fort et il adore ça

Outre Alexis Monney, Franjo von Allmen a une fois de plus fait honneur à sa réputation de talent exceptionnel sur la Stelvio en décrochant une deuxième place en descente et un sixième en Super-G. Selon le Grison Stefan Rogentin, quatrième du Super-G, le Bernois de 23 ans a toutefois une grande faiblesse: «Je ne connais personne qui ronfle aussi fort que Franjo pendant la nuit!», a-t-il confié. Franjo Von Allmen en est conscient, mais considère plutôt cette caractéristique comme une force: «Comme je ronfle si fort, personne ne veut partager ma chambre sur le circuit. Je bénéficie donc d’une chambre individuelle.»

Franjo von Allmen profite toujours du luxe d'une chambre individuelle - parce qu'il ronfle fort.
Photo: AFP

Des traitements très coûteux

Alors que l’avenir de la descente appartient à Alexis Monney, Franjo von Allmen et Alessio Miggiano, Christof Innerhofer se trouve à la fin de sa carrière de coureur. Si le Tyrolien du Sud, qui a remporté l’or en Super-G, l’argent en combiné et le bronze en descente lors des Championnats du monde 2011, parvient à se classer dans le top 20 de la Coupe du monde malgré de nombreuses blessures à 40 ans, c’est aussi grâce à des traitements spéciaux très coûteux. «Ces dernières années, j’ai dépensé plus de 100’000 euros de ma poche pour divers traitements», révèle le vainqueur du Lauberhorn en 2013.

100'000 euros pour des traitements spéciaux: Christof Innerhofer fait une confession coûteuse.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS

Mikaela Shiffrin fait l’impasse sur quatre autres courses

Quand Mikaela Shiffrin fera-t-elle son retour en Coupe du monde? Même la star américaine ne peut pas répondre à cette question. Elle continue de se remettre de sa blessure au ventre et de l’opération qu’elle a subie. Son manager Kilian Albrecht explique à Blick qu’elle ne sera pas présente lors du prochain week-end technique. Et les premières courses de vitesse de 2025 se dérouleront également sans elle. On ne la verra pas donc pas à Sankt-Anton (11 et 12 janvier), mais «ce week-end n’a jamais fait partie de son programme», précise Kilian Albrecht.

Mikaela Shiffrin sera encore plus longtemps au repos après sa chute à Killington.
Photo: keystone-sda.ch
Federica Brignone est la championne de slalom géant la plus âgée de l'histoire.
Photo: AFP
Comme le bon vin

Federica Brignone ne cesse de repousser l’âge de sa retraite. Lors de sa victoire en slalom géant samedi, elle avait 34 ans, 5 mois et 14 jours. Jamais une championne de la Coupe du monde n’a été aussi expérimentée. «Je suis à nouveau la plus vieille gagnante et j’aimerais bien battre à nouveau mon record», affirme-t-elle. Ses chances seront bonnes à Kransjka Gora (Slovénie), car l’Italienne a finalement remporté quatre des cinq derniers slaloms géants. Un bilan exceptionnel. «Je veux juste m’améliorer. Mikaela Shiffrin, Lara Gut-Behrami, Sara Hector et toutes mes coéquipières me poussent chaque année un peu plus.»

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