La skieuse pas comme les autres
Stephanie Brunner: «Metallica ou AC/DC, j'ai besoin de ça pour descendre!»

La Tyrolienne Stéphanie Brunner a connu un hiver difficile. Mais elle a appris très tôt à ne jamais abandonner. Elle est l'une des skieuses les plus passionnées du circuit. Rencontre.
Publié: 22.03.2025 à 17:19 heures
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«Je suis quelqu'un de calme et de gentil», assire Stéphanie Brunner
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Mathias Germann et Benjamin Soland

Un énorme tatouage de lion avec une couronne orne le haut de son bras. «Il m’a fallu cinq heures pour le faire graver», raconte Stephanie Brunner, 31 ans. Cela ne lui suffisait pas: récemment, elle a ajouté une tête de mort avec des skis. «Un jour, je veux en avoir plein le bras», assure-t-elle.

Stephanie Brunner porte aussi sur la peau un serpent, des montagnes, le numéro des anges 444 et des phrases de motivation. «Je ne suis pas comme les autres sur le cirque blanc», souffle la spécialiste du slalom géant. «Je veux me faire remarquer.»

Se faire remarquer, Stephanie Brunner ne le fait pas seulement à cause de ses tatouages. «Beaucoup ne disent pas leur opinion sincère. Moi, si. Même si cela se retourne parfois contre moi», déclare celle que tout le monde appelle Stephi.

L’hiver de l’Autrichienne ne s’est pas déroulé comme elle l’espérait. Elle a terminé trois fois 14e et n’a rien gagné aux Championnats du monde. À Sun Valley (USA), elle veut enfin atteindre les sommets. «Je sais que j’ai un swing rapide et j’essaie de skier de manière décontractée», dit-elle.

«J’ai toujours skié avec des garçons»

Détendue, Stephanie Brunner l’est aussi dans les conversations. «Mais beaucoup de gens qui ne me connaissent pas pensent que je ne suis pas sympathique. Peut-être parce que j’ai une expression plutôt sévère quand je pense à quelque chose.» Elle a fait ce constat à l’entraînement: «J’ai remarqué que beaucoup de jeunes coureuses ont peur de moi au début.»

Selon elle, cette impression s’estompe avec le temps. «Je suis en fait une personne calme et gentille», souligne-t-elle. Mais elle a un côté plus sauvage depuis son enfance. Son père était cuisinier, sa mère serveuse et femme au foyer. Avec deux frères, Stephanie Brunner avait beaucoup à faire: «J’ai appris très tôt à m’imposer. En fait, j’étais toujours avec des garçons, que ce soit au football ou en motocross. Il n’y avait pas de catégorie féminine, alors je faisais les compétitions contre eux.»

Mais c’est surtout en ski que l’Autrichienne était talentueuse. En 2012, elle a remporté l’or en slalom aux Championnats du monde juniors. Peu avant, elle s’était cassé le tibia, l’obligeant à courir avec une vis dans celui-ci. «J’ai battu Shiffrin et Vlhova, j’en suis encore fière aujourd’hui», dit-elle en souriant.

Après la saison, elle se lâche

Par la suite, la carrière de Stephanie Brunner n’a pas connu le même succès que celle de l’Américaine et de la Slovaque: trois ruptures des ligaments croisés en l’espace de 17 mois ont mis un frein à ses ambitions. «Certains m’ont dit que je devrais abandonner, mais cela n’a jamais été une option pour moi.»

Pour quelle place se battra-t-elle à Sun Valley? Il est dans tous les cas certain qu’elle écoutera du rock pur et dur au départ. «Metallica ou AC/DC. J’ai besoin de ça pour descendre», explique Stephanie Brunner. Et après sa longue saison, il y aura certainement une fête. «Je suis du genre à me défouler quand je sors», révèle-t-elle avec un clin d’œil. Mais avant cela, elle aimerait encore briller lors de la finale de la Coupe du monde.

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