Les yeux de Michelle Gisin pétillent encore dans la zone mixte de Crans-Montana. Double médaillée des derniers Jeux de Pékin (bronze en super-G, or en combiné), l’Obwaldienne était de bonne humeur après le deuxième entraînement: elle a même poussé la chansonnette au micro de la RTS avant que celui-ci ne soit branché.
Comment se remet une championne olympique d’un événement comme Pékin? «Cette dernière semaine était assez intéressante, répond Michelle Gisin. On est partis le soir, directement après le combiné (ndlr: vendredi 18 février). J’étais dans ma chambre juste après 18h et je devais être prête à 22h30. J’ai eu peur de rater le bus car, en sortant toutes mes affaires, c’était le bazar complet. Il y avait tellement de choses que j’ai demandé à la physio si elle avait encore de la place dans ses valises. Heureusement, tout est passé.» Le bus, puis l’avion attrapé, Michelle Gisin a pu rentrer sereinement dans son canton d’Obwald.
Michelle Gisin fêtée à Engelberg
Et surtout, elle a pu souffler un peu. «C’était quand même sympa de pouvoir rentrer tout de suite en Suisse, être quelques jours tranquille avec ma famille.» Avant d’être fêtée par son village d’Engelberg, en compagnie du freestyleur Fabian Bösch et de la biathlète Lena Häcki. «C’était beau, mais très intensif», résume Michelle Gisin.
À défaut du bus pékinois, c’est finalement son transport en direction de Crans-Montana que la skieuse suisse à rater. «Je m’étais dit que le voyage pour venir ici allait être assez court. Le train était finalement bondé et on s’est dit que ce n’était pas un problème, qu’on prendrait le suivant. Sauf qu’il n’est jamais arrivé. On a donc perdu une heure. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’entraîner mais je me réjouis de la descente», sourit-elle.
La Suisse, source de motivation
Un événement durant lequel Michelle Gisin, tout comme les autres skieuses olympiques, sera célébrée par le public. «Je pense que ça va être trop beau. J’ai été surprise en arrivant, il y a déjà beaucoup de monde. Et je suis sûre que ce week-end, ça va être la folie.»
Physiquement toutefois, c’est moins une partie de plaisir pour elle. «Si la course n’était pas ici en Suisse, j’aurais peut-être fait l’impasse, avoue l’Obwaldienne. Mais faire ce week-end à Crans, puis le prochain à Lenzerheide, c’est trop cool.» À en oublier toutes les émotions des Jeux? «Il y a beaucoup de choses auxquelles je dois penser afin d’être prête pour demain. Il y en a donc d’autres que je dois oublier.»
Les Jeux olympiques restent toutefois le moment le plus important de cette saison 2021-2022. Où les Suissesses trouvent-elles la motivation pour cette fin de saison? «On est en Suisse, on n’a pas besoin d’aller la chercher bien loin», sourit Michelle Gisin.
«J’ai pu débrancher le cerveau»
Moins loquace, Corinne Suter était également contente de s’être reposée entre les Jeux et Crans-Montana: «J’ai pu passer quelques jours sans skier. Ça m’a fait du bien. J’ai pu débrancher mon cerveau après avoir connu le stress du voyage et avoir dû gérer le décalage horaire.» La récente championne olympique de descente fera partie des favorites pour les deux courses du week-end.
Malade, Lara Gut-Behrami n’aborde pas ces épreuves de Crans-Montana dans les meilleures conditions. «Je ne vais peut-être pas être à 100% guérie», prévoit la championne olympique de super-G.
Noémie Kolly, seule Romande dans le groupe de vitesse, était également de la partie à Pékin. Toutefois, la Fribourgeoise n’a pas pris part à la descente olympique, n’ayant pas été retenue par ses entraîneurs. Mais pas de déception pour elle, les Jeux ayant surtout été utiles pour son expérience. De retour en Suisse, elle a pu également passer quelques jours dans sa Gruyère natale: «J’étais très fatiguée à la maison mais comme toutes les athlètes.»
La Chine, c’est presque déjà du passé pour Noémie Kolly. «Le but est de toujours penser à l’après et d’être déjà focalisée sur cette course. Je pense que j’arrive à gérer ça.»