Pendant quelques années, Marc Rochat (31 ans) a eu un titre de noblesse qu'aucun skieur ne voudrait avoir: le Vaudois était surnommé «le roi de l'échec».
En effet, son bilan entre le 9 décembre 2017 et le 29 janvier 2019 a été décoiffant. Durant cette période, le fils du célèbre avocat et ex-vice-président de Swiss Ski Jean-Philippe Rochat a été éliminé lors de 16 des 20 slaloms de la Coupe du monde. Conséquence: Rochat a été relégué du cadre de la Coupe du monde à l'équipe de Coupe d'Europe.
Marc Rochat l'admet: «Il y a eu quelques situations où j'ai été à deux doigts d'annoncer ma retraite». Finalement, c'est une simple phrase qui aurait sauvé sa carrière. «Il y a quatre ans, j'ai téléchargé sur mon téléphone portable une photo qui disait 'Continue encore un jour'. Chaque fois que j'étais sur le point d'abandonner, je me remémorais cette phrase. Certains jours, je l'ai fait 15 fois».
Rochat est désormais sur grand écran
Un Autrichien est également devenu un soutien important de Rochat durant cette phase. Il s'agit Wolfi Auderer, qui dirige le deuxième groupe de slalom chez Swiss-Ski. Le Tyrolien est parvenu à stabiliser le style de course impétueux de Rochat.
L'ancien habitué aux éliminations fait désormais partie des spécialistes de slalom les plus constants. Au cours des douze derniers mois, il a été éliminé une seule fois (à Palisades Tahoe). Et son premier podium en Coupe du monde se rapproche de plus en plus. Quatrième, il avait déjà manqué la troisième place de 39 centièmes lors de la dernière finale de la Coupe du monde en Andorre. Dimanche, il a terminé cinquième au slalom du Chuenisbärgli d'Adelboden, à près de deux dixièmes du podium. «Bien que cela n'ait pas suffi pour monter sur le podium, je vais arroser ce classement avec une ou peut-être deux bières», sourit-il.
Le guitariste amateur lausannois fait actuellement fureur non seulement sur les pistes de ski, mais aussi sur le grand écran de cinéma. L'hiver dernier, il a été suivi par les caméras de Basil Schneeberger et Nolan Büchi, deux élèves de Steven Spielberg. Il en résulte un film documentaire impressionnant intitulé «La Roche», qui sera projeté la semaine prochaine aux Journées de Soleure. Plus tard, le film sera également projeté dans des festivals de cinéma à Los Angeles et Toronto.
La résurrection du champion du monde déchu
La biographie du coéquipier de Rochat, Luca Aerni (30 ans), est aussi digne d'un film. En 2017, le Bernois aux racines valaisannes a fait sensation en devenant champion du monde de combiné à Saint-Moritz lors des Championnats du monde. Par la suite, il a été régulièrement freiné par des douleurs dorsales. Mais aujourd'hui, Aerni ne s'était plus senti aussi bien depuis longtemps. «Depuis l'été dernier, je peux à nouveau m'entraîner à fond sans ressentir de douleurs», raconte le trentenaire.
Et c'est pourquoi Aerni figure à nouveau constamment dans le top 15. Après sa 13e place à Madonna di Campiglio, il s'est classé 8e à Adelboden. Daniel Yule (10e), Loïc Meillard (12e) et Ramon Zenhäusern (14e) complètent le bon résultat de l'équipe suisse.