Une malédiction pèse-t-elle sur les descentes du Cervin? L'année dernière, les courses des hommes et des femmes avaient été annulées car il n'y avait pas assez de neige. «À l'époque, nous avions deux dépôts de neige. Cette année cinq», explique le chef du comité d'organisation Franz Julen. Ironie du sort: le problème n'était finalement pas le manque de neige, mais son excès. Mère Nature a travaillé d'arrache-pied et il est tombé plus d'un mètre de neige fraîche ces derniers jours. Ce qui fait que les deux courses hommes ont été annulées.
«Cela m'a fait mal, surtout pour le CEO Christian Ziörjen, son équipe et les plus de 500 bénévoles qui ont fait un travail formidable, a déclaré un Franz Julen combatif. Mais nous n'abandonnons pas. Après une courte pause, la machine tourne à nouveau à plein régime en direction de la course des femmes.»
«Assez ensoleillé et sec»
Le problème: aucune zone de haute pression stable n'est non plus en vue pour les descentes des femmes du week-end prochain. Jürg Zogg est météorologue pour SRF. «Les deux jours devraient être assez ensoleillés et secs, nous détaille-t-il. La question pour samedi est de savoir si la neige fraîche qui tombera la nuit précédente pourra être évacuée des pistes à temps.» Pour dimanche, il est plus optimiste. «Je parie qu'au moins une descente pourra avoir lieu.»
Les paroles de Jürg Zogg sont un baume sur les plaies des organisateurs. «Ces prévisions prometteuses coïncident également avec celles de nos experts météo, lâche Franz Julen. Nous sommes optimistes à partir de jeudi.» Selon le règlement de la FIS, au moins un entraînement doit être effectué pour qu'une descente puisse avoir lieu – celui de mercredi devrait être difficile, mais jeudi et vendredi, il serait probablement possible que Corinne Suter et ses camaradaes puissent prendre le départ.
Une stratégie sur cinq ans, mais pas de contrat
Alors que les organisateurs de Zermatt se concentrent sur les prochaines échéances, beaucoup se demandent déjà ce qu'il adviendra des courses en 2024. Est-ce que cela peut continuer? Franz Julen est clair: «Nous avons une stratégie de cinq ans avec la FIS, la fédération italienne et la fédération suisse de ski.» Ce n'est certes pas un contrat, mais pour lui, l'accord est précis – et c'est aussi une question d'honneur. «Nous discutons aussi en permanence de ce que nous pouvons améliorer. L'échange est excellent.»
Et Franz Julen ne croit guère aux propositions des anciens skieurs Marc Berthod, Hans Knauss et Felix Neureuther de reporter les courses au mois de mars. Il l'a toujours souligné. Il cite quatre raisons qui s'y opposent. Premièrement, le tout ne serait pas finançable: «La FIS nous a demandé si nous pouvions aller en mars. Mais cela ne fonctionne pas, car à ce moment, nos sponsors veulent faire de la publicité pour les sports d'été, mais pas pour le ski. Personne ne veut investir dans les sports d'hiver en mars.»
Le problème des touristes
La deuxième raison qui, selon Franz Julen, s'oppose aux courses de mars est l'immense effort à fournir sur le glacier. «Il faudrait d'abord enlever une couche de neige de quatre à six mètres pour arriver jusqu'au glacier. Ensuite, il faudrait sécuriser les crevasses de la même manière qu'en automne.»
Troisièmement, en mars, les hôtels sont pleins et il n'y a pas de place pour les skieurs – ni à Zermatt, ni à Cervinia. Et quatrièmement, comme l'ensemble du domaine skiable est ouvert aux touristes à cette période, contrairement à novembre, les remontées mécaniques doivent préparer 360 kilomètres de pistes nuit après nuit. «Nous ne pouvons donc plus mettre la Gran Becca à disposition comme cela est nécessaire pour un tel événement.» Quoi qu'il en soit, il est clair que les courses du Cervin continueront à faire parler d'elles – si elles ont enfin lieu.