Passionnée par le sport depuis toute petite, Andreia Portinha Saraiva a toujours souhaité se lancer dans le journalisme sportif. C’est lors de son master en journalisme à l’Université de Neuchâtel, terminé en août 2022, que son concept lui est venu. «Ce master nous permet de nous rendre compte du monde du journalisme et ce qu’il y a autour de nous. Le sport est une partie importante du journalisme et des podcasts sur le sport, il y en a des milliers. Mais quand on dit ‘sport’, la plupart des gens pensent directement aux hommes. Je me suis dit que j’avais envie de donner la parole aux athlètes féminines», explique la Lausannoise.
Une fois son master en poche, elle quitte la Suisse pour le Canada dans le but d'acquérir de l’expérience et devenir journaliste free-lance à Toronto. «Quand je suis arrivée ici, j’avais du temps, alors je me suis lancée dans ce projet. J’ai fait beaucoup de recherches pour bien connaître le sujet et trouver des sportives à interviewer. Mais il a fallu encore travailler pour trouver de l’argent pour m’acheter le matériel.» C’est le 7 janvier 2024 qu’Andreia Portinha Saraiva lance sur YouTube et Spotify, le premier épisode de son podcast nommé «The Athletes Voices», la voix des athlètes en français.
Ouvert à toutes et tous
Aujourd’hui, elle a publié quatre autres épisodes à raison d’un toutes les deux semaines. Elle se retrouve soit seule pour parler d’un exploit, d’un sport ou d’un événement, soit avec une invitée pour l’interviewer notamment sur sa carrière ou sur la difficulté ou la chance d’être une femme dans le sport. «Je pars du principe que certaines femmes aiment le sport, mais n’osent pas s’y intéresser. Pas parce qu’elles n’en ont pas envie. Mais parce que des fois, elles n’ont pas forcément les connaissances nécessaires. Alors, j'essaye d’expliquer les règles et de donner des clés de compréhension pour inclure tout le monde», développe Andreia Portinha Saraiva
Cependant, elle ne veut pas que son podcast exclue les hommes. «La majorité des personnes qui consomment du sport et du journalisme sportif sont des hommes. Il est important qu’ils connaissent les infos sur les athlètes féminines et qu’ils se rendent compte que les femmes sont autant capables que les hommes. Le but n’est pas d’avoir que des auditrices, mais de parler des femmes», explique-t-elle.
En anglais uniquement pour l'instant
«Je commence à avoir des petits retours. Je sais totalement que ce n’est pas parfait, qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer, mais pour l’instant les retours sont très positifs. Les gens ont l’air d’aimer. Ils me disent surtout que je parle de sujets qui sortent de ce qu’on a l’habitude d’entendre, donc c’est positif» raconte la Suissesse. Ses premiers épisodes parlent de football féminin, d’une femme draftée en NBA et proposent des interviews avec la plongeuse fribourgeoise Madeline Coquoz et l’athlète de 400 et 800m Alessia Hatch.
Depuis Toronto, Andreia Portinha Saraiva a décidé de réaliser son podcast en anglais. Pourtant francophone et lusophone, elle souhaite «toucher un maximum de personnes et ne pas se cantonner à un seul lieu géographique». Pour elle, il est plus simple de pouvoir interviewer des athlètes du monde entier grâce à l’anglais.
Obligée de travailler en parallèle
Pour l’instant, la Torontoise d’adoption ne peut pas vivre de son projet. «À court terme, le but est de faire connaitre le podcast et de toucher un maximum de personnes. Après, si plus tard, je peux avoir un vrai revenu grâce à cela, ce serait incroyable. Mais il faut des sponsors pour cela et il y a une part de chance dans ce genre de projet, il n’y a pas que le talent et le travail qui comptent.» Le prochain épisode parlera d’endurance et évidemment les femmes seront toujours au centre du podcast.