Près d'un milliard de téléspectateurs dans le monde et une foule de spectateurs sur place assisteront à l'ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi. Un spectacle est annoncé, ce que d'aucuns appellent la folie des grandeurs des Français. Plus grand, meilleur, plus fou. Pour la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques, l'entrée des athlètes n'aura pas lieu dans un stade. Paris présente plutôt une parade le long de la Seine, le fleuve qui serpente au cœur de la capitale française.
Entre 80 et 90 bateaux descendront le fleuve sur six kilomètres. Ils transporteront quelque 8000 athlètes qui salueront des centaines de caméras placées le long du parcours et seront observés et applaudis par les quelque 326'000 spectateurs attendus, dont 120 chefs d'État et de gouvernement. Des dizaines de milliers de policiers et de militaires assureront la protection du trajet et des personnes présentes, dans la mesure où cela est entièrement possible. La peur d'un éventuel attentat est omniprésente.
Lobalu, champion d'Europe, rayonne
Comme le veut la tradition, la Grèce sera en tête du défilé des athlètes. L'équipe olympique des réfugiés, composée d'athlètes réfugiés de différents pays, suivra dans le deuxième bateau. Parmi eux, l'athlète sud-soudanais Dominic Lobalu, qui court pour la Suisse depuis septembre 2023. Ce jeune homme de 25 ans a remporté l'or sur 10'000 mètres et le bronze sur 5 000 pour la Suisse lors des championnats d'Europe de Rome en juin dernier.
Malheureusement, le CIO a refusé que Lobalu puisse également courir pour la Suisse aux Jeux olympiques. Il ne pourra probablement pas être naturalisé avant 2031, comme le prévoit notre loi. Comme un petit enfant, il se réjouit de pouvoir tout de même prendre le départ des Jeux olympiques, dit-il. «Je sais d'où je viens - et où est ma place. A Paris, je courrai aussi avec la Suisse dans mon cœur.»
Les stars sont arrivées à Paris
Le reste des bateaux apparaîtra sur la Seine par ordre alphabétique. La Suisse apparaitra donc en 176e position. L'Australie, organisatrice des Jeux olympiques de 2032, les États-Unis, organisateurs des Jeux olympiques de 2028, et l'actuel pays hôte, la France, viendront couronner la fin de la parade.
En raison de la guerre en Ukraine, le CIO a exclu la Russie et la Biélorussie des Jeux olympiques. Un petit nombre d'athlètes sélectionnés dans ces pays pourront tout de même participer aux compétitions sous un drapeau neutre, mais pas au défilé.
De nombreuses stars mondiales sont déjà arrivées à Paris. C'est le cas de la légende du hip-hop Snoop Dogg (52 ans). Douze fois grand-père, il portera la torche olympique lors de la dernière étape dans la banlieue parisienne de Saint-Denis. Céline Dion et Lady Gaga sont également présentes.
Des problèmes déjà avant le spectacle
En outre, 3000 danseurs, chanteurs et animateurs se produiront. Les stars qui se produiront sont encore top secrètes. Néanmoins, des problèmes surgissent déjà. Aya Nakamura, une chanteuse franco-malienne de pop urbaine qui a grandi en banlieue parisienne, devrait chanter des chansons d'Edith Piaf, décédée en 1963. Depuis que cette rumeur a fait le tour du monde et a été confirmée entre les lignes par le président Emmanuel Macron, la chanteuse est sous le feu de vilaines insultes racistes venant des milieux d'extrême droite. Elle est «vulgaire», selon l'un des reproches, et dans ses clips vidéo, on ne voit «pas un seul Blanc».
Marine Le Pen, du Rassemblement national (RN), a accusé le président Macron de chercher à diviser les Français avec cette nomination. Ces réactions ont à leur tour fait descendre dans la rue de nombreuses personnes qui ont vivement protesté contre cette hostilité. On pouvait lire sur des pancartes: «Madame Le Pen, la France n'est pas humiliée par les Noirs, mais par les racistes». Que les Jeux commencent!