Madeline Coquoz rêvait d'être présente à Paris 2024. L'ex-plongeuse fribourgeoise a réalisé son objectif… partiellement. Alors qu'elle pensait s'envoler sur les tremplins du Centre Aquatique de Saint-Denis, c'est finalement depuis le bord du bassin qu'elle assiste à tout cela.
À Paris, l'originaire de Pont-la-Ville occupe un poste important: «Je suis coordinatrice administration et workforce plongeon, explique-t-elle. Concrètement, je gère 90 volontaires. J'ai dû les former et déterminer leurs missions.»
Contactée en première semaine, la Fribourgeoise dit «vivre à fond ces Jeux olympiques. Je vis mon rêve et c'est incroyable.» Avant de le vivre de cette manière, Madeline Coquoz aurait rêvé d'être plongeuse aux JO. Mais une blessure l'a freinée dans sa qualification. «J'ai donc déménagé à Paris à la mi-mars et je vais rentrer en Suisse à la mi-août. Tous les jours, je travaille de 5h45 à 21h30. Finalement, j'ai davantage vécu ces Jeux que si j'étais venue en tant qu'athlète», philosophe-t-elle.
Un contrat à la sortie du bassin
Mais comment une native du canton de Fribourg arrive-t-elle à la tête de tant de volontaires aux JO? Alors qu'elle a encore des chances de se qualifier, elle est contactée par un ami pour rejoindre l'équipe. «C'était une illumination, se souvient-elle. Je me suis dit: 'Bien sûr, il faut que je postule.'» Quasi à la sortie de son bassin après avoir manqué sa qualification olympique, elle signe son contrat.
Sur le papier, son rôle est donc de gérer les volontaires. «Mais concrètement, tout le monde me connaît. Je me retrouve à gérer tous les petits trucs qui se passent car les plongeurs viennent me voir, rigole-t-elle. Mon rôle s'est étendu.» Avec son premier travail à 100%, Madeline Coquoz avoue découvrir une nouvelle sorte de fatigue.
En vivant ces Jeux de l'intérieur, n'y a-t-il pas une certaine amertume de la part de l'ex-plongeuse, en voyant autant de ses amis prendre part à la compétition, mais pas elle? «Il y a deux moments où j'ai eu beaucoup d'émotions: lors d'un test-event début mai, car c'est la première fois que je voyais replonger des gens. Et en visitant le village olympique. Je pensais honnêtement que lors des Jeux, au bassin, ça me ferait davantage mal. Mais je suis tellement bien où je suis…»
Une belle ligne sur le CV
Aujourd'hui, plonger pour Madeline Coquoz est devenu impossible. «C'est comme quand tu mets deux aimants qui s'opposent: je ne peux plus le faire. Mais je n'ai pas de dégoût envers ce sport», précise-t-elle. Selon elle, cette partie de sa vie était beaucoup trop forte émotionnellement.
Dès septembre, sa vie devrait retrouver un semblant de normalité. Elle va attaquer un Master à l'Académie internationale des sciences et techniques du sport de Lausanne. «Je me réjouis vraiment, s'exclame-t-elle. J'ai envie de surfer sur mon expertise. Pour mon premier job, gérer 90 volontaires aux JO, c'est pas mal.» Effectivement, une belle ligne sur le CV de Madeline Coquoz. Et des souvenirs pour la vie.