Les Jeux olympiques de Paris du Valaisan Julien Bonvin et des Genevois Timothé Mumenthaler et Felix Svensson ont pris fin ce mardi. Les trois hommes ont échoué en repêchages du 400 m haies pour Bonvin et du 200 m pour les deux autres. Alors que le premier est satisfait de sa course, sachant qu'il a tout donné, les sprinteurs genevois sont davantage déçus de ne pas passer en demi-finales. Timothé Mumenthaler, champion d'Europe en titre, était particulièrement marqué.
Mais ces trois Romands ont un autre point commun: ils ont tous participé à leurs premiers Jeux olympiques. Forcément, ils ont accumulé de l'expérience et tous retiendront du positif de ce séjour parisien, malgré la désillusion.
Julien Bonvin: «Je pensais tout connaître»
«J'ai appris beaucoup lors de ces Jeux olympiques. Déjà, courir tout seul au couloir 3 (sourire). Mais aussi à concourir devant 65'000 personnes. C'était un moment important dans ma carrière. Je vais retenir la grosse claque que j'ai pris en séries. Je pensais tout connaître en tant qu'athlète – en étant assez respectueux des gens qui ont plus d'expérience. J'ai fait des Mondiaux et des Européens – mais en arrivant aux JO, j'ai pris une grosse claque. Il y avait beaucoup d'émotions que je n'ai pas réussi à gérer. J'ai dû tout réapprendre pour être bien dans ma tête, pour pouvoir rebondir pour le repêchage. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre.
Cette claque, elle s'explique avec des choses toutes bêtes. Par exemple avoir les anneaux olympiques sur son dossard. C'est le rêve de tout athlète et j'y suis. C'est une grande fierté. Je suis peut-être encore trop jeune pour gérer les émotions et avoir les épaules solides. Mais j'ai déjà beaucoup appris, et c'est déjà une petite victoire pour moi. Maintenant, je veux être le premier Suisse à courir sous les 48 secondes. C'étaient de très beaux Jeux olympiques pour moi.»
Timothé Mumenthaler: «Je dois me dire que les meilleurs sont mes égaux»
«Je vais retenir les à-côtés. Par exemple, ma famille est venue au village et je me suis baladé avec elle. Je pense que je ne devrais pas le faire parce que c'est de la fatigue. Ce sont des choses que je ne referai pas. De pouvoir courir en présence des meilleurs du monde est une excellente expérience. Ça peut être surprenant de voir des gars en Diamond League en séries avec moi. Je dois pouvoir intégrer ces éléments dans ma préparation mentale. Je dois savoir lutter dans ma tête pour me dire que ce sont mes égaux.
Mais je suis quand même heureux d'avoir pu courir ici. Je suis olympien. Il faut aussi assumer cette couronne de champion d'Europe que j'ai dû porter, mais je ne pense pas qu'il y a que du négatif. C'est enrichissant et c'est bien de se rendre compte de ça maintenant, et pas plus tard. Je pourrais arriver à Los Angeles dans des optiques différentes.»
Felix Svensson: «Une première pierre à l'édifice»
«Je peux être fier d'avoir décroché une qualification dans l'une des disciplines les plus concurrentielles de l'athlétisme et ça va me servir. Ça reste magique d'être ici et je souhaite à tout athlète dont c'est le rêve de pouvoir vivre ça un jour. C'est d'une ampleur et d'un engouement fort. Je vais retenir l'appel pour me dire que j'étais qualifié. Aussi mon arrivée olympique. Et évidemment de pouvoir courir mes deux courses ici, au Stade de France, avec un bruit hors norme. Ça nourrit ma motivation.
Cette expérience va me servir pour les prochains Jeux. Je connais désormais le processus et il y aura peut-être moins d'euphorie. Cette aventure olympique était une première pierre à l'édifice pour 2028. Je suis convaincu que je serai capable de faire mieux. Et maintenant, je vais aller me faire le tatouage des anneaux sur le corps, sur l'avant-bras, pour pouvoir le voir.»