On pourrait facilement croire que le relais américain du 4x100 m souffre d'une véritable malédiction. A Paris, les grands favoris ont failli dans leur quête d'or olympique pour la sixième fois consécutive. Christian Coleman et Kenny Bednarek ont complètement manqué le passage de témoin, enterrant les espoirs américains au bout de 100 mètres seulement.
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Les Américains ont d'abord pensé qu'ils étaient arrivés septième position. Mais ils ont été disqualifiés peu après, la transition en question s'étant faite en dehors de la zone autorisée. La victoire est revenu au Canada, qui a devancé l'Afrique du Sud et la Grande-Bretagne.
Carl Lewis franc fou
Une malédiction? La légende de l'athlétisme Carl Lewis n'y croit pas du tout. Pour l'Américain, neuf fois champion olympique, dont deux fois en relais, la responsabilité de cette débâcle incombe avant tout à la fédération américaine (USATF). «Il est temps de faire exploser le système», a-t-il écrit sur X au sortir de ce fiasco. «Il est clair que tout le monde à la fédération s'efforce davantage d'entretenir de bonnes relations que de gagner.»
Avant la finale, l'homme de 63 ans s'était déjà montré critique sur les réseaux sociaux : «Si les États-Unis gagnent demain, parlez aux athlètes, sinon, parlez uniquement aux entraîneurs.»
Des reproches constants
Le fait que Lewis s'en prenne à la fédération n'est pas nouveau. Il y a trois ans déjà, lorsque les Américains avaient manqué la finale à Tokyo (en raison également d'un mauvais passage de témoin), la star des années 80 et 90 avait ouvertement critiqué les décisions de l'USATF.
«L'équipe des États-Unis a eu tout faux sur le relais masculin. Les passages de témoin ont été mauvais, les athlètes n'ont pas les jambes et il n'y a clairement pas de leader», avait-il écrit à l'époque sur X. Dans une interview accordée au journal USA Today, il avait comparé cette performance à celle d'un «entraîneur de football qui perd le Superbowl 99 à 0 parce qu'il a trop mal préparé son équipe»
Après la débâcle, les athlètes n'ont en revanche relevé que du positif au sujet de leur préparation: «Nous nous entraînons beaucoup. Kenny Bednarek et moi avons déjà couru ensemble plusieurs fois. Avant la course, nous étions confiants», a notamment déclaré le premier relayeur Christian Coleman.