Julie Derron, à quel moment avez-vous vu su qu'une médaille était possible? Après le vélo?
Il y a quelques semaines, je me suis dit que cela pouvait le faire (rires). Mais le fait que ce soit concret et que je sois médaillée d'argent, c'est extrêmement cool. Je suis très fière de ma course et tellement heureuse.
Ce d'autant plus que le départ a longtemps été incertain en raison des conditions de la Seine.
Je me suis réveillée à 4h du matin. Peu après, nous avons reçu un mail nous informant que cela allait avoir lieu. Je me suis réveillée et ai mangé un plat de riz avec du miel pour le petit déjeuner.
Après la natation, vous étiez à quelques dizaines de secondes de la tête de la course. Cela faisait partie de votre plan de course?
Disons que j'aurais bien aimé sortir de l'eau quelques secondes plus tôt. J'ai dû me battre extrêmement dur pour rester au contact du groupe de tête et au début du second tour, j'ai dû encore faire un gros effort pour recoller au petit groupe devant moi. Mais à cet instant, c'était clair pour moi. Soit je revenais, soit c'était terminé pour moi. J'étais consciente que sur le vélo je serais capable de revenir avant la course.
Ce tracé très difficile avec les pavés a fait beaucoup de dégâts.
Oui, je devais rouler de manière à la fois prudente, car j'ai vu plusieurs chutes. Mais j'ai confiance dans mes qualités techniques, car je sais que plus le parcours est dur, meilleures sont mes chances de faire une bonne course.
En parlant de course, vous étiez quatre pour trois places sur le podium. Dans quel état d'esprit aborde-t-on ces 2 derniers kilomètres dans ces circonstances?
Je me suis simplement répété que je ne serais pas celle qui n'allait pas gagner de médaille aujourd'hui. Après la zone de transition, mon entraîneur m'a fait signe de tout donner. J'ai donc essayé d'attaquer et j'ai fait quasi toute la course en tête.
C'était votre plan?
Non (rires)! J'ai attendu durant toute la course que quelqu'un attaque. Ce n'était pas le plan de courir toute seule devant et c'était un peu angoissant de savoir que derrière ça pouvait attaquer à tout moment. Mais j'étais prête à réagir. Contre Cassandre (ndlr: Beaugrand, la championne olympique), je n'ai rien pu faire. Mais son attaque, en même temps, a été le moment où ma médaille a été assurée. En ce moment, je pense aux gens qui m'ont soutenue: Ma famille, mes proches, les entraîneurs.
Tu avais des proches autour du parcours?
Oui. Mes parents et mes deux sœurs. C'est le noyau. Ils devaient être présents. Je vais d'ailleurs aller les retrouver dès que les interviews seront terminées. J'ai réussi à voir ma maman sur le bord de la route (rires). On a eu un contact visuel et cela m'a donné le sourire pour la suite de la course. Je suis très heureuse de pouvoir ramener une médaille et je vais passer un peu de temps avec ma famille avant de penser au relais par équipes.