«Aux Jeux, il n’y a que les médailles qui comptent. Alors non, je ne peux pas être contente avec cette 4e place. J’échangerai même toutes mes médailles mondiales et européennes, mes podiums en Coupe du monde, contre cette médaille de bronze que j’étais venue chercher aujourd’hui.»
Dans la zone mixte de la Marina du Roucas-Blanc, ce ne sont pas des gouttes de sueurs qui perlent sur les joues rosies de Maud Jayet. La navigatrice est inconsolable, envahie par une vague d’émotions comme seuls les Jeux olympique savent générer. «J’ai fait tellement d’efforts, consenti tellement de sacrifices que non… C’est vraiment trop dur juste-là.»
Sa mission n’était pourtant pas simple lors de cette course pour les médailles dont les deux premières breloques avaient déjà trouvé preneurs. Marit Brouwmeester (en or) et Anne-Marie Rindom (en argent) ne pouvaient plus être ni rattrapées, ni échanger leurs positions. Restait donc cette médaille de bronze qui valait tout l’or du monde à aller chercher.
Une mauvaise décision d'entrée de jeu
Promise à la Norvégienne Line Flem Hoest avant cette ultime régate qui comptait double, elle n’a pas changé de propriétaire. «Je devais battre la Norvégienne et espérer que deux filles s’intercalent entre nous-deux, soupire Maud Jayet. Au départ, j’ai choisi de partir à droite car je pensais que c’est de ce côté qu’il y aurait le plus de vent. Et ce n’était pas le bon choix puisque c’est bien de l’autre côté qu’il fallait être. Cela n’a fait que se confirmer au fil de la course. J’ai très vite compris que je n’y arriverai pas.»
Quand tout s’écroule sur une seule mauvaise décision… Partie bille en tête, Line Flem Hoest n’a pas eu le moindre état d’âme. Elle s’est accrochée du début à la fin à la 2e place pour franchir la ligne en larmes. Quelques secondes plus tard, Maud Jayet en finissait avec son calvaire en se classant 7e de la Medal Race. «La déception l’emporte sur tout autre sentiment. Il faudra du temps pour peut-être considérer les choses différemment.»
A 28 ans, la navigatrice vaudoise pourrait très bien repartir en campagne. Mais en aura-t-elle seulement l’envie et l’énergie? «Si je dois donner une réponse aujourd’hui, c’est non.» La Méditerranée avait un goût bien amer aujourd'hui pour Maud Jayet.