Les journées se suivent et se ressemblent pour l'escrime suisse. Au lendemain de l'élimination au premier tour de la Neuchâteloise Pauline Brunner, Alexis Bayard a également pris la porte dès son premier combat, battu par le Belge Neisser Loyola (9-15). Et tout comme sa coéquipière la veille, la déception est grande car sur le papier, les deux Romands auraient pu passer. Mais la dure loi du sport en a décidé autrement.
Le Valaisan est pourtant bien entré dans son duel, menant même lors de la première pause (4-3). Mais c'est après qu'il a déchanté. Dans la deuxième partie du combat, il a subi cinq touches de rang et a vu le score passer à 5-9. «J'ai fait des petites erreurs au moment où il est passé devant, admet-il. Au lieu de me dire: 'Ce n'est pas grave, c'est juste deux touches, j'ai le temps', j'ai voulu très vite remonter au score et j'ai pris des risques.»
Alexis Bayard l'avoue, c'est l'aspect mental qui a péché ce dimanche au Grand Palais. «J'ai déjà gagné ce genre de duel, peste-t-il. Mais passer derrière au score m'a peut-être fait un peu sortir de mon match. Je me suis dit: 'Mince, il y a quelque chose qui ne joue pas.'»
«Je n'avais pas peur»
Mais le plan tactique a été un peu entravé par son adversaire. «Quand j'étais devant, j'étais confiant avec ce que je faisais. Mais j'avais peut-être moins prévu de devoir remonter au score et j'ai dû sortir de ma zone de confort.» Le Valaisan ne pense toutefois pas que c'est le lieu ou l'événement qui l'ont perturbé. «On est tendu, c'est sûr. Mais je n'avais pas peur et j'avais vraiment envie de gagner ce match.»
Pour celui qui a donc été repêché au dernier moment, le tournoi olympique n'aura duré qu'un seul combat. Forcément, difficile d'être fier à chaud. «Il y a eu des très hauts et des très bas sur ces derniers mois. Il faut désormais apprendre à relativiser, réfléchir et faire un bilan après.» Il pensait peut-être arrêter sa carrière avant sa qualification olympique – ce n'est désormais plus d'actualité. «J'ai envie de continuer l'escrime pour une année. Après, on verra si je veux continuer jusqu'à Los Angeles.» Réponse dans quatre ans.