Qui dit Coupe du monde dit projections publiques. Quoi de mieux que de partager ses émotions, voire de chanter en chœur l'hymne suisse, aussi peu enthousiasmant soit-il? Mais cette version 2022 est différente: en raison de la saison, mais surtout du contexte géo-politique, de nombreux organisateurs de «fan zones» ont renoncé.
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Dans le Kreis 5 de Zurich, juste à côté de la gare centrale, il était néanmoins possible de voir les matches. L'imparfait est de mise, puisque l'installation a déjà bâché! Après deux jours, l'organisateur Steff Fischer a décidé de fermer boutique. «Je voulais encore pouvoir me regarder dans le miroir», a-t-il expliqué à la «NZZ».
L'homme explique au quotidien zurichois qu'il croyait que le Qatar allait changer grâce à la Coupe du monde. Comme l'ambassadeur suisse à Doha, d'ailleurs. Mais il est désormais clair, après deux jours de compétition, que ce ne sera pas le cas. L'affaire du brassard «One Love», banni par la FIFA, prouve selon Steff Fischer que rien n'évoluera.
20'000 francs de perte sèche
Les capitaines des équipes européennes voulaient porter un brassard sur le terrain en signe de diversité et de tolérance. Mais, aux yeux de la FIFA, ce qui devait être une campagne prônant l'inclusion est une protestation déguisée contre les lois du Qatar, pays hôte de la Coupe du monde, qui punit entre autres l'homosexualité.
L'instance mère du football mondial a menacé de sanctionner les joueurs, avec un carton jaune (au minimum) pour les capitaines des nations concernées. «C'est tout simplement un doigt d'honneur au monde de la part de la FIFA et du Qatar», fulmine le Zurichois. Steff Fischer va perdre 20'000 francs dans la combine, mais peu importe: c'est le prix de ses valeurs.