Dimanche soir, les fans de Lugano et Tanner Richard se sont livrés une passe d'armes épique. Au final, c'est le joueur de Genève-Servette qui rit en dernier. Le joueur de centre a d'ailleurs un peu exagéré sur la provocation finale après son but décisif dans la cage vide. «J'avoue que j'aurais peut-être pu gérer ça de manière un peu différente, a admis le double buteur. Ce d'autant plus qu'il restait encore une quarantaine de secondes à jouer et que cela aurait pu nous revenir à la tronche.»
Mais ces émotions sont intervenues après une série compliquée pour Tanner Richard. Lors du premier match, il avait fustigé les jets d'objets des fans locaux en comparant les spectateurs à des animaux de cirque. Cela a forcément enflammé les débats. «Deux semaines intenses, a admis le No 71. Mais une excellente série. Lugano a tout donné et ils peuvent être fiers de ce qu'ils ont faits.»
Dès l'échauffement déjà
Cette dernière joute entre Tanner Richard avait commencé avant le coup d'envoi. Dès l'échauffement. La première apparition du joueur s'était soldée par deux tirs appuyés… contre le plexiglas devant la Curva Nord. La réponse ne s'est pas faite attendre et l'Aigle s'est fait huer à chaque fois qu'il touchait le puck plusieurs minutes avant le match. Comme si Tanner Richard avait envie que les choses s'enveniment.
«C'est plus personnel pour eux que pour moi, a-t-il rigolé. Ils sont 7000 à chanter mon nom. Moi, je ne les connais pas. Mais j'ai dit ce que j'avais à dire. Ces gens peuvent penser ce qu'ils veulent de moi, mais ils ne me connaissent pas.»
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Si l'histoire entre les tifosi et l'attaquant des Vernets est terminée, le joueur leur a tout de même rendu hommage. «Ce sont des supporters passionnés. Cela va te paraître incroyable, mais quand j'étais gamin, j'étais fan du Lugano de Metropolit, Peltonen et Nummelin. À la maison, j'ai un maillot de Peltonen et une canne de Nummelin. C'est une ville géniale et je venais même voir des matches ici.»
S'il avoue aimer ces ambiances tendues, Tanner Richard n'est pas forcément fan des chants d'insulte. «Je n'aimerais pas que mes enfants disent cela à d'autres personnes, remarque-t-il. Lorsque le match est terminé, on redevient des humains. Mais chacun fait ses choix et agit selon ses convictions. Au final, l'important c'était de gagner cette série et nous l'avons fait même si ce n'était pas facile.»