Sur le plan personnel, tout va bien pour Nino Niederreiter en ce moment. Ses Winnipeg Jets font partie des meilleures équipes actuelles de la NHL et lui-même a récemment prolongé son contrat de trois ans pour 12 millions de dollars.
Mais lorsqu'il pense au hockey sur glace suisse, le joueur de Coire ne voit plus les perspectives aussi roses qu'auparavant, comme il l'a confié à la «NZZ». Niederreiter se montre très inquiet et tire la sonnette d'alarme.
«Nous devons faire attention à ne pas nous faire dépasser à gauche et à droite. Les Slovaques ont fait un excellent travail, on le voit dans les résultats obtenus aux championnats du monde juniors. L'Allemagne fait d'énormes progrès. J'ai l'impression que nous nous laissons aveugler et que nous ne sommes pas aussi bons que nous le pensons. On attend désormais de nous que nous atteignions chaque année les demi-finales au championnat du monde. Mais si l'on regarde les forces en présence, ce n'est pas la réalité», explique le héros des Mondiaux 2013 et 2018.
«Depuis Hischier…»
Niederreiter y voit de nombreuses raisons, notamment le fait que les Suisses ont eu du mal lors des derniers repêchages en NHL: «Depuis que Nico Hischier était le No 1 en 2017, il n'est plus arrivé grand-chose.» En effet, le seul Suisse sélectionné au premier tour depuis cette année-là a été Lian Bichsel (18, Dallas Stars) en 2022, et les Suisses n'ont pratiquement plus été sélectionnés lors des tours suivants. De plus, le nombre d'expatriés en NHL est passé de 16 à 10 et les carrières des deux figures de proue Roman Josi et Niederreiter ne dureront plus éternellement.
Pour Nino Niederreiter, les évolutions de la National League sont également coresponsables de cette tendance négative: «C'est une ligue très attractive, un produit merveilleux qui fonctionne. Mais à mes yeux, la National League vit en grande partie de la qualité des étrangers, du fait que les salaires sont les plus élevés d'Europe et que les meilleurs joueurs sont recrutés. Je ne suis pas sûr de savoir dans quelle mesure les Suisses profitent de la National League. Peut-être faudrait-il aussi se demander si 14 équipes est vraiment la bonne taille de ligue. Mais nous sommes probablement trop têtus pour cela; chacun pense dans son petit jardin, c'est un problème typiquement suisse.»