Tim Bozon revient sur son drame
«Ce 1er mars aurait pu être l'anniversaire de ma mort»

Le 1er mars 2014, Tim Bozon a été hospitalisé pour une méningite foudroyante. Plongé dans le coma douze jours plus tard, l'actuel joueur du Lausanne HC a frôlé la mort. Dix ans après, il fait le point sur sa vie dans un bouleversant témoignage avec Blick.
Publié: 01.03.2024 à 07:25 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2024 à 11:09 heures
Photo: Noura Gauper
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Grégory BeaudJournaliste Blick

«Voilà, c’est mon histoire.» Tim Bozon vient de parler durant une heure de sa mésaventure. Et pourtant, il avait prévenu avant l’entretien: «Je n’aime pas forcément répondre aux interviews. Je fais mon truc, mais en parler ne m'intéresse pas. Ce n’est pas pour moi.» Mais un mot dans la demande le fait considérer la requête: méningite. Le 1er mars 2014, l’attaquant drafté par Montréal était admis à l’hôpital pour une méningite foudroyante.

«Si c’était l’anniversaire des 6, 7 ou 9 ans, je ne sais pas. Mais 10 ans… Cela fait quelque chose. Dix ans... Cela semble être une éternité quand je pense à tout ce que j’ai vécu depuis. Et c'est très peu en même temps. Ce que je me dis, c'est que ce 1er mars pourrait être l'anniversaire de ma mort.» Sa voix se fait moins assurée. Tout au long du récit, l'attaquant français du Lausanne HC va alterner le moments plus introspectifs et les récits crus de ce par quoi il est passé.

Il en a forcément parlé depuis. «De moins en moins, remarque-t-il. Chaque année, je sens que cela diminue.» Ce qui ne change pas, par contre c’est le souvenir de cette mésaventure qui a failli lui coûter la vie. «Au moment de me plonger dans le coma, on me donnait 5 ou 6% de chance de m'en sortir.» Il raconte ce moment, mais il ne s’en souvient pas de tout. «Il me manque deux semaines de vie.» Hormis ce black-out total qui a commencé bien avant sa plongée dans la nuit pour près de deux semaines, il a tout en mémoire. Chaque moment de doute. Chaque frustration. Chaque déception. Mais aussi chaque jour durant lequel il a retrouvé espoir. Tim Bozon a accepté de tout raconter. «Je n'y pense pas tous les jours, sinon je deviendrais fou.»

Le jour où tout bascule

Remontons le film de cette importante tranche de vie qui commence le 28 février 2014. Ce jour-là, Tim Bozon disputait un match avec Kootenay en ligue junior canadienne du côté de Saskatoon, ville de 260'000 habitants, loin de tout. Au milieu de rien, c'est là que s'est joué une grande partie de son drame. «L'après-match, c'est le dernier moment qu'il me reste. Tout ce qui vient ensuite jusqu'à mon réveil du coma, on me l'a raconté. Ce soir-là à Saskatoon, je commençais à sentir un peu de fièvre et à ne pas me sentir bien. Je gesticule et suis agité. Ensuite? Plus rien.»

Pour être précis, une crise d'épilepsie vers 5h, au matin du 1er mars. Son colocataire, qui était venu dormir vers lui dans le doute, donnera l'alerte. «Ils étaient trois à devoir me tenir en place tellement je bougeais avant d'être pris en charge à l'hôpital. Ponction lombaire, intubé d'urgence: bref j'ai eu droit à la totale.» Après quelques jours de semi-conscience, il est plongé dans le coma. Ses parents viennent rapidement à son chevet. «Au moment de prendre l'avion pour me rejoindre, ils ne savent pas s'ils ne reviendront que les deux ou à trois.»

C'est ce moment qui semble avoir le plus marqué Tim Bozon. «Quand je revois les images, je me fais pitié. Il n'y a pas d'autre mot.» Ces instants sont toujours présents sur lui, dans son téléphone. Il n'a pas de problème à joindre l'image à la parole pour étayer ses propos. «Mais je ne veux plus les diffuser hormis celles que j'avais postées. Cela appartient au passé même si cette histoire fera toujours partie de moi.» Sur le téléphone du No 94 du Lausanne HC, les photos et les vidéos défilent. Le principal intéressé, lui, paraît ému face à ce jeune homme qui ne lui ressemble plus. «Quand je revois ça, je ne pleure pas, mais ça me touche. Je vois ce gars tout maigre. C'est difficile.»

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Les images de Tim Bozon alité, méconnaissable, sont dures. «C'est trash, je sais. Mais pour moi c'est important de voir d'où je reviens.» Et il revient de très loin. «Deux ou trois semaines plus tôt, j'étais presque pro. Je faisais ma carrière sans me douter de rien. Et là, je me retrouve à presque tout perdre en une fraction de seconde.» À la mi-mars, il est doucement sorti de son sommeil profond. Ses parents sont là. Il les reconnaît. Il sait où il est. Mais c'est tout ou presque.

Sorti du coma, certes. Mais pas sorti d'affaire, même si les médecins sont optimistes. «Il faut bien se rendre compte ce que c'est de sortir du coma. Cela ne se fait pas tout seul. Les deux premières semaines, j'étais en chaise roulante. J'étais vivant, mais je n'étais pas vraiment là. On me faisait boire à la petite cuillère. Quelques gouttes à la fois. Le reste du temps, j'étais nourri par sonde. Je l'enlevais, car ça m'énervait, mais il n'y avait pas d'autre solution.» Vidéo à l'appui, il détaille cette séquence où un élévateur doit le maintenir droit pour la première fois. «Ce moment n'est pas non plus dans ma mémoire. C'est ma maman qui filme. Je suis conscient que ça puisse être difficile. Mais ça fait partie de mon histoire.»

Tim Bozon, en conférence de presse après sa maladie.
Photo: Keystone

Le 28 mars, il sort de l'hôpital. Une conférence de presse est organisée au Royal University Hospital de Saskatoon. «J'ai été tellement médiatisé à cette période… C'était presque trop. Mais ce jour-là, j'étais certes très maigre, mais présentable.» Là où il peut donner l'impression d'un fluet post-adolescent, Tim Bozon, lui, voit un homme qui est déjà passé en phase de reconstruction. «Je pense qu'à ce moment, les gens ne se rendent pas forcément compte de ce par quoi je suis passé durant ces mois de mars avec ce coma qui laisse de sacrées traces.»

Patience forcée et impatience

Cette histoire peu banale l'a durablement marqué. Pour le meilleur et pour le pire. «Cela m'a énormément changé d'un point de vue personnel. J'ai vu la vie différemment et je suis devenu moins patient. Beaucoup moins patient, même. Je voulais tout, tout de suite. Quand tu as failli mourir, tu te dis qu'à tout moment ça peut s'arrêter. C'est pourquoi j'ai développé ce trait de caractère. Si j'avais une idée en tête – peu importe quoi, même faire du shopping –, il fallait que je le fasse immédiatement. J'ai pris conscience que je n'aurais pas le temps de faire tout ce que je voulais de ma vie. Avec les années, cela s'est tout de même atténué.»

«
J'ai vu la vie différemment et je suis devenu beaucoup moins patient. Je voulais tout, tout de suite. Quand tu as failli mourir, tu te dis qu'à tout moment ça peut s'arrêter.
Tim Bozon, joueur du Lausanne HC
»

Dans ses mots qui défilent de manière très rythmée, Tim Bozon ne semble pas douter. Il sait qui il est et ce que cette histoire lui a apporté de bien et de moins bien. Il a été durablement impacté et changé par cette infection foudroyante. Mais cela n'a pas changé qui il était au fond de lui. «J'ai toujours été un mec honnête et franc. Je dis ce que je pense. Depuis, je dois bien avouer avoir de la peine à voir des gens se plaindre pour un oui ou pour un non. Je ne pouvais plus faire semblant de m'intéresser aux petits bobos. Je m'en foutais, pour tout dire. En ce sens, ça m'a aussi changé.»

S'il avoue avoir perdu patience au sortir de son coma, c'est paradoxalement cette qualité dont il a dû faire preuve pour redevenir joueur de hockey sur glace de haut niveau. Car malgré ce mois d'hospitalisation, Tim Bozon était à nouveau apte à jouer dès la saison prochaine, soit quelques mois seulement après son admission à l'hôpital. Un tour de force que seule une «tronche» dans son style pouvait réaliser.

C'est à Cap-Breton sur la côte atlantique qu'il a suivi toute sa rééducation. «Bosser n'a jamais été un problème, j'ai toujours été un travailleur. Ce qui était dur, c'était de ne pas savoir si j'avais une chance d'y arriver. Avec l'aide de mon père et de ma famille, on a tout mis en œuvre pour se donner une chance sans savoir où ça allait nous mener. Car au moment où je suis sorti de l'hôpital, ils m'ont dit que je ne rejouerais plus jamais au hockey. Et petit à petit le physio m'a dit qu'il y avait une possibilité. Mais à quel niveau? Impossible de dire.»

Photo: Noura Gauper

Qu'importe, il va se rendre deux fois par jour à la salle de sport et effectuer des exercices de coordination, motricité et, évidemment, de musculation. «J'avais perdu 22 kilos. Je devais me reconstruire et, avec du recul, je pense que l'on peut dire que c'est remarquable d'y être parvenu.» Début juin, il a repris le chemin de la glace, à Nice.

Tirer un trait sur la NHL

Avant de tomber gravement malade, Tim Bozon avait un chemin tout tracé. Sélectionné au troisième tour de la draft par l'organisation des Canadiens de Montréal, il était prédestiné à jouer dans la plus prestigieuse ligue du monde. Un objectif de vie qu'il n'a jamais atteint et qu'il n'atteindra probablement jamais. Cette douleur mentale est celle qui fait le plus mal au joueur du Lausanne HC. «Encore plus que de la frustration, je ressens une très grande injustice. Quand je vois les gars avec et contre qui je jouais, c'est ce qu'il y a de plus dur. Car je vois ce que j'aurais pu ou dû avoir.»

Mais ce mois de mars 2014 a tout boulversé. «La méningite et le coma, c'est une chose. Mais c'est surtout la reconstruction qui m'a fait perdre du temps. Je n'ai pas eu le développement normal d'un jeune homme qui grandit dans son corps d'adulte.» Durant les mois où il rattrapait le temps perdu et les muscles évaporés, les autres talents de son âge, eux, ont continué à progresser. «Le retard pris cette année, je n'ai jamais pu le refaire. C'est comme si je faisais une course contre quelque chose que je ne pourrais jamais rattraper. Les autres devenaient des hommes et moi j'essayais de redevenir un sportif. C'est une frustration terrible.»

Les joueurs sélectionnés en NHL autour de lui donnent raison à Tim Bozon. Sur les 100 premiers joueurs repêchés en 2012 – sa volée – 80% ont goûté à la NHL. «Sans prétention, je crois vraiment que j'aurais pu jouer quelques matches de NHL. Je ne dis pas que j'aurais joué 10 ans, ça on ne peut pas le savoir. Mais je n'ai pas eu la chance de pouvoir prouver ma valeur. Cela fait 10 ans que je vis avec ce sentiment amer.» Regarder les reflets des matches du championnat nord-américain? Plus possible. «Cela me fait trop mal. Alors je fais autre chose pour ne pas y penser.»

Il aurait toujours rêvé jouer en NHL.
Photo: Noura Gauper

Avec le temps, cette obsession s'estompe un peu. Mais le goût aigre revient fin février sous forme d'une nostalgie irrépressible. «Si ma maman m'entendait dire ça, elle me mettrait des claques, c'est sûr (rires). Parce que pour elle, le plus important, c'est que je sois en vie et en santé.» Il le voit bien sûr aussi et se sait chanceux. Il y a toujours un «mais» lorsqu'il parle de sa vie. Comme une nuance qu'il se doit de toujours apporter: «Mais c'est moi, je suis comme ça… J'ai toujours été un compétiteur. J'ai toujours été dur avec moi-même. Je pense que c'est aussi pour ça que je suis revenu de toute cette histoire. Alors oui, j'arrive à me rendre compte que je suis en vie. Que j'ai survécu et c'est le plus important.»

Reste qu'il ne considère pas de jouer au Lausanne HC en Suisse comme un échec. Ce mot, il ne le prononce jamais. Son champ des possibles a été irrémédiablement réduit. «J'ai toujours vécu pour la NHL, précise-t-il. Je n'avais pas de plan B et j'ai toujours fait les sacrifices nécessaires pour y arriver. J'aimerais tant pouvoir me dire en toute honnêteté 'Tu as tout fait pour et ça n'a pas fonctionné, tant pis.' Alors oui, ma vie est cool. Je fais du hockey et j'aime toujours profondément et intensément ce sport.»

«Je ne suis pas celui que vous croyez»

Et cela se voit sur la glace. Cette saison, il a déjà battu son record de points (28) et de buts (16) en première division suisse. Cette bonne saison ne le surprend pas. «Depuis que je suis de retour en Suisse, on m'a souvent cantonné à un rôle dans une 4e ou 3e ligne. Mais ce n'est pas moi, ça. Je suis plutôt un gars technique qui aime jouer physique. En juniors, je rivalisais avec des Sven Andrighetto et Tanner Richard. Mais tout ça, c'est une histoire de confiance et d'opportunité. Du coup je me suis développé différemment, notamment en défense. Mais au fond de moi, je suis un gars plutôt doué techniquement qu'un joueur de rôle.»

Cette étiquette tenace, il tente de s'en départir. Bien sûr, la confiance que lui accorde le coach du Lausanne HC, Geoff Ward, l'aide. «J'ai galéré pendant trois ans en Suisse. C'était dur.» Mais un déclic est arrivé lors des deux dernières éditions du championnat du monde qu'il a disputés avec la France. Il a enfin pu jouer libéré. À l'écouter s'illuminer en en parlant, c'est comme s'il n'avait jamais eu autant de plaisir sur la glace depuis sa méningite. «C'est là que je me suis senti à ma place avec les meilleurs joueurs européens de NHL. Si je vis de bonnes saisons avec Lausanne, c'est aussi grâce à ces championnats du monde.»

Tim Bozon approche de ses 30 ans. Ce sera le 24 mars. Son 20e anniversaire, il l'avait passé à l'hôpital de Saskatoon. «Je ne fête pas vraiment mon anniversaire. Cela n'a pas tant d'intérêt à mes yeux. L'anniversaire de mon infection, peu avant, prend plus de place dans ma vie même si une année j'ai oublié et n'avais pas compris le message de ma maman à ce sujet (rires).»

«
Je ne fête pas vraiment mon anniversaire. Cela n'a pas tant d'intérêt à mes yeux. L'anniversaire de mon infection, peu avant, prend plus de place dans ma vie.
Tim Bozon, joueur du Lausanne HC
»

Généralement, les hockeyeurs commencent à décliner - ou du moins à stagner - aux alentours de la trentaine. Mais Tim Bozon semble encore progresser. Comme si les années perdues en début de carrière lui permettaient de ne pas éprouver de lassitude mentale et physique désormais. «Aujourd'hui, je me sens hyper bien dans mon corps. Mieux que lorsque j'avais 23 ou 24 ans, car à cette époque, j'avais beaucoup souffert dans un premier temps puis forcé pour revenir à un bon niveau. J'étais constamment fatigué. Ce n'est plus le cas.»

Ce cap des 10 ans, il ne le voit pas comme l'occasion de tourner un chapitre. Non, il sera toujours ouvert. Toujours présent dans sa tête. Mais peut-être sera-ce l'occasion de faire un point sur sa vie et sa carrière. «Les étés, c'est plus dur. J'y pense beaucoup. Par le passé, j'avais toujours l'impression d'avoir un sablier sur la tête. Celui qui s'égrenait entre le moment que je vivais et le moment où ce serait trop tard pour obtenir une chance en NHL. Maintenant? Il n'y a plus de sablier.»

Jeux olympiques et titres nationaux

À ce stade de l'entretien, une question paraît absurde voire déplacée. Mais c'est finalement Tim Bozon qui (se) la pose lui-même: «Est-ce que j'aimerais remonter le temps et vivre différemment?» De manière surprenante, la réponse ne fuse pas et le principal intéressé se coince presque lui-même. «Oui, j'aurais tellement envie de revenir 10 ans en arrière et voir comment les choses auraient évolué. Mais dans le même temps c'est dur de dire ça, car mon parcours de vie m'a tellement amené de moments incroyables. Et d'ailleurs, je dis souvent que je ne changerais rien. Mais par curiosité, j'aurais quand même bien aimé savoir si j'y serais arrivé sans cette maladie.»

Il termine sur une pensée un peu folle qu'il balaie tout de suite. «Il y a une partie de moi qui se dit que je devrais casser mon contrat et faire un essai en NHL cet été. Je me battrais comme un chien là-bas pour voir si j'y arrive. Sur un coup de tête, je me dis que je devrais le faire. Et puis je pense au fait que mon agent me tuerait (rires). Mais j'aimerais tellement réussir à gagner ce pari et jouer ce match de NHL. Rien qu'un seul.» Il redevient sérieux en un instant. «Je ne suis pas naïf et je n'ai pas pour habitude de mentir ou de me mentir à moi-même.»

Tim Bozon évolue désormais au Lausanne HC.
Photo: Noura Gauper

À bientôt 30 ans et pour faire face à cette frustration immense et qui semble inextinguible, il trouve d'autres objectifs. «J'ai toujours rêvé de disputer les Jeux olympiques. Il y a ceux de 2026 qui approchent et je veux également gagner des titres dans cette Ligue. Cela me permet de rester concentré sur ce que je dois faire au quotidien. Mais la réalité c'est que ce mélange d'émotions sera toujours en moi. J'en reviens à l'impuissance de ne pas avoir lutté à armes égales. Si j'avais pu le faire, je serais en paix avec moi-même.»

Aujourd'hui, Tim Bozon repense à cette décennie avec beaucoup de philosophie, de pudeur et de recul. Il aurait le droit d'être en colère. Et il l'a probablement été. Souvent. «La vie est dure et injuste. Je sais de quoi je parle. Moi, la vie m'a cassé le rêve que je m'étais imaginé toute ma vie. J'avais un plan A. Jouer en NHL, rencontrer une femme là-bas, y avoir des enfants et y vivre ma vie. Je ne dis pas que je n'ai pas de copine ou pas d'enfant uniquement à cause de cette histoire. Mais je dois encore accepter que mon plan A ne va pas se réaliser. Et je dois désormais trouver mon plan B et accepter que, désormais, c'est ça mon chemin. C'est ma vie depuis 10 ans.»

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
ZSC Lions
ZSC Lions
19
19
40
2
HC Davos
HC Davos
21
21
40
3
Lausanne HC
Lausanne HC
21
8
40
4
SC Berne
SC Berne
22
15
36
5
EV Zoug
EV Zoug
22
17
36
6
EHC Kloten
EHC Kloten
21
2
33
7
EHC Bienne
EHC Bienne
21
0
32
8
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
22
-7
31
9
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
21
-9
27
10
SCL Tigers
SCL Tigers
19
-3
25
11
HC Lugano
HC Lugano
19
-13
25
12
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
19
-12
24
13
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
17
-3
22
14
HC Ajoie
HC Ajoie
20
-35
15
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