Du côté du Lausanne HC, cette saison, on a davantage parlé des coulisses que de la glace. En un sens tant mieux, car le «produit» présenté par l'équipe fanion de la Vaudoise aréna est indigeste. Pourtant les doigts accusateurs ont tour à tour été pointés sur l'entraîneur John Fust, le propriétaire-homme-orchestre Petr Svoboda, le nouveau coach Geoff Ward ou à nouveau John Fust, dans le costume du directeur sportif.
La troupe lausannoise qui (ne) se présente (pas) sur la glace n'est que rarement sur banc des accusés, malgré des résultats calamiteux eu égard à l'argent investi. Selon plusieurs observateurs, si le LHC n'est pas le plus gros budget du championnat, il doit être solidement ancré dans le Top 3 en compagnie des cadors de la National League. Mais au classement, seul Ajoie fait moins bien. Qui sont les joueurs les plus décevants? Liste non exhaustive.
Précisons au passage que si ces individualités ne sont pas à la hauteur des attentes, elles paient aussi la construction catastrophique de ce contingent par Petr Svoboda durant ces deux dernières saisons. Même si cela ne doit pas les exonérer totalement, cela peut expliquer bien des choses. Tour d'horizon avant deux matches face à Genève et Fribourg.
Daniel Audette (attaquant)
Au terme de la saison dernière, le constat était devenu clair: le Lausanne HC manque d'un centre numéro 1 capable de rivaliser avec les meilleures lignes adverses soir après soir. Très bon joueur de National League, Jason Fuchs n'est pas de taille à lutter contre les Jan Kovar, Valtteri Filppula & Cie.
Aux deux tiers du championnat, il est également clair que Daniel Audette ne répond pas du tout à ce besoin non plus. Son impact offensif est beaucoup trop faible (16 points en 31 matches) et il ne compense pas par une présence défensive de tous les instants, tel un Lucas Wallmark à Zurich. Malgré un temps de jeu conséquent en supériorité numérique (2'29'' par match), il est l'un des dix joueurs les moins dangereux de la Ligue dans cette situation spéciale.
Aurélien Marti (défenseur)
Surnommé «Le Shérif» par le service de communication du club, le défenseur vit une saison très, très compliquée. C'est simple, lorsqu'il est sur la glace, le danger peut venir à tout moment. Ses 44,64% de buts escomptés lorsqu'il patine le prouvent: le LHC est vulnérable dès le moment où son numéro 7 patine. Aucun autre joueur de la Vaudoise aréna ne concède autant de tirs lorsqu'il est sur la glace (60,57 par 60 minutes de jeu).
En début de semaine à Lugano, il s'est à nouveau trouvé à deux reprises en position vulnérable sur les 1-0 et 2-0 des Tessinois. Alors que Lausanne était censé avoir une défense compacte, c'est tout l'inverse qui se produit. Et «Le Shérif» n'a pas arrêté grand-monde cette saison.
Ronalds Kenins (attaquant)
Semaine particulière pour le Letton à licence suisse puisque mardi, il jouait à Biasca avec le HC Sierre avant de patiner le lendemain à Zoug avec le LHC. Comment en est-on arrivé là? Plusieurs facteurs: il y a évidemment les performances sur la glace qui sont à des kilomètres de ce que l'on est en droit d'attendre d'un joueur de son statut et avec son salaire. Ce passage éclair en Valais a également été dicté par le besoin de remettre Ronalds Kenins en forme. Malade fin décembre, il doit à tout prix retrouver le rythme.
Mais ce passage par la case infirmerie ne doit pas masquer tout le reste. Depuis le début de la saison, le numéro 81 est franchement mauvais et son temps de jeu s'est logiquement érodé depuis l'arrivée du nouveau coach. A-t-il encore, à 31 ans, l'explosivité et l'intensité de ses premières années à Lausanne? Sur ce que l'on a vu depuis septembre, répondre à la question n'est même pas nécessaire. Est-ce que cela peut revenir?
Cory Emmerton (attaquant)
La fameuse construction d'équipe à l'envers a fait une victime principale: Cory Emmerton. S'il n'est plus le joueur polyvalent et diablement utile de ses premières années à Lausanne, le Canadien pourrait encore rendre bien des services. Problème? Avec Miika Salomäki et Michael Raffl (lorsqu'il n'est pas blessé) qui sont davantage des «gratteurs», il se retrouve à devoir jouer un rôle qu'il n'est plus capable de tenir. Et cela se voit.
Son temps de jeu est régulièrement plus proche de 20 minutes que de 15. Et c'est un problème. Dans quelle autre équipe de National League trouverait-il un poste d'étranger? Et où devrait-il jouer autant pour tenter tant bien que mal de combler les autres lacunes? Cory Emmerton est davantage victime que coupable dans cette histoire. Mais au moment de devoir cibler les problèmes, son nom doit être cité.
Joel Genazzi (défenseur)
Troisième arrière le plus impliqué depuis le début de la saison, le numéro 79 vit, lui aussi, une saison très difficile. Offensivement très productif ces dernières années, Joel Genazzi n'apporte plus autant en attaque, avec seulement 6 points à son actif contre 30 la saison dernière. Et ce n'est pas compensé par une intransigeance défensive de tous les instants. Puisque ses statistiques de buts escomptés sont dans les eaux de celles d'Aurélien Marti, ce qui n'est pas une bonne nouvelle.
Celui qui a signé en 2021 un contrat jusqu'en 2025 semble en plein doute. C'est d'ailleurs sa méforme qui pourrait forcer la main de John Fust afin d'engager un deuxième défenseur étranger pour épauler un Martin Gernat, lui aussi légèrement en deçà des attentes.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 30 | 28 | 57 | |
2 | ZSC Lions | 26 | 31 | 55 | |
3 | Lausanne HC | 29 | 7 | 53 | |
4 | EHC Kloten | 30 | -2 | 50 | |
5 | SC Berne | 29 | 16 | 49 | |
6 | EV Zoug | 28 | 19 | 46 | |
7 | SCL Tigers | 28 | 4 | 41 | |
8 | EHC Bienne | 28 | 4 | 40 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 29 | -6 | 39 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 29 | -16 | 39 | |
11 | Genève-Servette HC | 26 | 1 | 36 | |
12 | Rapperswil-Jona Lakers | 30 | -18 | 36 | |
13 | HC Lugano | 28 | -25 | 33 | |
14 | HC Ajoie | 28 | -43 | 23 |