Sur la glace, Denis Malgin est souvent imprévisible. Attaquant virevoltant, il n'a pas son pareil pour surprendre les défenses adverses. En dehors, il est également plein de surprises. Mardi en fin de journée, les Zurich Lions ont annoncé que l'attaquant international va revenir sur les bords de la Limmat avec un contrat de cinq ans en poche.
«Cette nouvelle a surpris quelques personnes, remarque-t-il. Je me demandais si toi ou un autre journaliste allait sortir l'info avant (rires).» Au lendemain de cette annonce qui l'a soulagé, Denis Malgin a patiemment accepté de revenir sur les circonstances de ce retour en Suisse après seulement une année en Amérique du Nord avec un certain succès malgré tout. Interview.
Denis, tu n'as pas eu trop de messages depuis cette annonce de ton retour en Suisse?
Oh oui, énormément même. J'ai reçu beaucoup de félicitations. Certaines personnes ont évidemment été surprises, mais généralement, ce ne sont que des encouragements et des personnes qui me souhaitent de bonnes choses à Zurich.
Tu comprends cette surprise de te voir déjà revenir en Suisse après une année en NHL?
C'est normal que cela fasse un peu parler, donc oui je dirais que je le comprends. Au final, ce qui compte, c'est que ce soit une décision qui me convienne et avec laquelle je suis en accord. Et c'est le cas.
Raconte-moi comment tu en es arrivé à cette conclusion qu'il te fallait revenir en Suisse.
En tout, j'ai désormais passé cinq saisons en Amérique du Nord. J'ai l'impression d'avoir déjà vécu beaucoup de choses. Lors de ma dernière saison, je pense avoir eu un certain succès malgré les circonstances. J'ai commencé à Toronto avant de rejoindre Colorado. Le temps de jeu n'était pas toujours au rendez-vous, mais j'ai tout de même pu marquer treize buts. Je suis satisfait de ce que j'ai accompli. Mais, dans le même temps, je me rendais compte que ce n'était pas ce que je voulais. Est-ce que cela me rendait suffisamment heureux? Je me suis posé beaucoup de questions.
Rester à Colorado n'était pas une option?
Oui, cela a fait partie de ce processus qui a mené à ma décision de revenir en Suisse. Je me serais vu rester à Colorado. Le 1er juillet, je me suis retrouvé agent libre. J'ai reçu quelques offres, mais je n'étais pas totalement convaincu. Cela m'a forcément fait réfléchir énormément. J'ai passé une dizaine de jours à penser à ce que je voulais. J'ai finalement décidé de penser à moi.
Tu peux nous l'avouer. Tu étais au bord du Lac de Zurich et tu n'as juste plus eu envie de repartir...
(il rigole franchement) Lors de chaque été, je reviens ici. C'est sûr que moi et ma copine, nous nous sentons bien ici. C'est la maison, pour moi. J'ai ma famille et mes amis. Je ne dirais pas que c'est la raison pour laquelle j'ai fait ce choix, mais l'aspect familial a effectivement joué un rôle au bout du compte.
Ce d'autant plus que tu as annoncé sur les réseaux sociaux que ton amie était enceinte. Félicitations d'ailleurs.
Merci! Nous nous réjouissons énormément et nous nous rendons compte que notre vie est sur le point de changer. Mais ce n'est, là encore, pas la raison unique de cette décision qui a mis du temps à mûrir. Il y a beaucoup de joueurs de NHL qui ont des enfants et qui le vivent très bien. Je dirais que c'est un ensemble de facteurs qui a mené à ce choix. Mais c'est dur de dire non à la NHL.
Comment en es-tu arrivé à cette conclusion? Tu t'es réveillé un beau matin avec une certitude ou ce n'était pas aussi direct?
Non, ce n'est pas vraiment ainsi que je me suis décidé. C'est une réflexion qui se fait petit à petit. Avec les années, j'ai appris à vivre avec une certaine insécurité en NHL. Cela fait partie du business et nous en sommes tous conscients. Mais c'est sûr que d'avoir signé un contrat à long terme avec Zurich, cela me rend vraiment très heureux. Je savais que je n'avais finalement qu'un choix à faire: les ZSC Lions ou la NHL. Et je suis soulagé d'être fixé.
Tu étais présent pour la dernière saison au Hallenstadion, mais tu as manqué la première dans la nouvelle patinoire. Tu l'as quand même vue, non?
Oui, je connais bien la salle de force où je m'entraîne beaucoup. J'ai évidemment vu l'enceinte, mais c'était toujours très sombre et vide. Je suis sûr que tu la connais mieux que moi (rires).
Depuis la tribune de presse oui.
C'est plutôt à moi de te demander. Alors, c'est bien?
J'aime beaucoup, oui.
Ca ne m'étonne pas. J'en entends beaucoup de bien. Apparemment l'atmosphère est fantastique et je me réjouis de découvrir cela en vrai.
Ce d'autant plus que ton dernier match avec Zurich s'est soldé par une défaite lors du 7e match de la finale face à Zoug en 2021. Désolé de parler de cela.
Oui, c'est sûr que nous avons une facture ouverte et je me réjouis aussi de revenir jouer sous ce maillot pour tenter de régler cette histoire et d'oublier ce mauvais souvenir. À l'époque, j'avais espéré autre chose pour mon dernier match avec les ZSC Lions. Je me réjouis d'avoir une chance d'effacer cette défaite.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 29 | 31 | 57 | |
2 | ZSC Lions | 26 | 31 | 55 | |
3 | Lausanne HC | 28 | 2 | 50 | |
4 | SC Berne | 28 | 18 | 49 | |
5 | EHC Kloten | 29 | -5 | 47 | |
6 | EV Zoug | 28 | 19 | 46 | |
7 | EHC Bienne | 28 | 4 | 40 | |
8 | HC Ambri-Piotta | 28 | -11 | 39 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 29 | -6 | 39 | |
10 | SCL Tigers | 27 | 1 | 38 | |
11 | Genève-Servette HC | 26 | 1 | 36 | |
12 | HC Lugano | 27 | -22 | 33 | |
13 | Rapperswil-Jona Lakers | 29 | -20 | 33 | |
14 | HC Ajoie | 28 | -43 | 23 |