Avec son air poupon, Connor Bedard ne paie pas de mine. Pourtant, le No 98 possède déjà une certaine assurance. Suffisamment pour rembarrer un journaliste tchèque lui demandant s'il ne commençait pas à ressentir de la pression, lui qui n'avait pas inscrit le moindre point depuis trois matches. Décontenancé par la question, il a d'abord demandé à répéter, histoire d'être sûr d'avoir bien compris. Il avait bien capté la phrase. «Prochaine question s'il vous plaît», a-t-il souri avec un certaine fermeté.
Autour de lui, une dizaine de journalistes tendent leurs enregistreurs. Le discours du prodige canadien est rodé. Les phrases sortent avec la même fluidité que les passes décisives de sa palette: instinctivement. «C'est fun de faire partie de cette équipe, déroule-t-il. Nous n'avons personne à craindre ici. J'ai beaucoup de plaisir à jouer du hockey avec cette équipe.»
Le Canada ciblé par ses adversaires
Questionné sur la suite du tournoi, Connor Bedard s'attend à un «gros match» contre la Tchéquie, mardi. Il s'agira d'une rencontre pour s'assurer la première place du groupe... et éviter la Suède lors d'une demi-finale potentielle. Cela ne se refuse pas. «Mais avant cela, nous avons nos familles présentes en ville, détaille-t-il. On va profiter de ce temps pour se reposer un peu et se remettre de ces matches du week-end.»
Car dimanche soir, le Canada n'a pas eu la tâche facile face à l'équipe de Suisse. Une bataille qui a coûté assurément de l'énergie aux Nord-Américains. «C'est un sport de contact et je pense que les adversaires vont frapper plus fort et être plus physiques encore lorsqu'elles jouent contre le Canada, détaille-t-il. Et c'est précisément ce à quoi nous avons eu droit contre la Suisse. C'était un très bon match face à une très bonne équipe.»
«Kurashev est un bon ami»
Sur la glace, il n'a que peu croisé Philipp Kurashev, son coéquipier aux Chicago Blackhawks. Le No 23 de la sélection suisse et Connor Bedard n'ont que rarement été opposés. «On a eu une bataille ou l'autre, mais pas plus que cela. Je vais essayer d'aller passer un petit moment avec lui. Il fait partie de mes excellents amis dans l'équipe et je suis content d'avoir la chance de le croiser ici.»
Deux minutes après la première question renvoyée à son expéditeur, Connor Bedard est déjà extirpé de la mêlée par le responsable des médias de la sélection canadienne. Un passage en coup de vent face aux médias qui n'ont pas manqué une miette de ses propos.