Un coup d'œil distrait au score final pourrait donner une fausse image de facilité pour l'équipe de Suisse. Oui, à compter de la 23e minute et le 3-0 de Kevin Fiala, la rencontre était pliée. Le reste n'a fait que renforcer les automatismes et améliorer les statistiques des internationaux helvétiques. Mais avant cela, la Suisse avait certes rapidement ouvert la marque avant de quelque peu balbutier son hockey. «Le premier tiers-temps était plutôt équilibré», a d'ailleurs convenu Roman Josi, capitaine de l'équipe de Suisse.
Le No 90 a décidé de prendre les choses en main lui-même pour permettre à son équipe de prendre deux longueurs d'avance et se mettre à l'abri à la 17e. Après avoir pris le puck à la ligne bleue, il a dansé dans la défense danoise et mis tout le monde dans le vent, gardien y compris. Cela avait l'air simple depuis la tribune. À l'écouter parler de son chef-d'œuvre, cela n'a pas l'air davantage compliqué. «J'ai pris le puck et j'ai tout a coup eu beaucoup de place. J'ai vu que mon défenseur n'a pas suivi et voilà... C'était surtout un but important.»
Il sourit et préfère surtout parler des autres. Comme très souvent, d'ailleurs. «Par la suite, nous avons mieux joué et je suis surtout content de voir que la ligne de 'Senti' (ndlr Sven Senteler) a marqué un but. Depuis le début du tournoi, ils sont incroyables et gagnent tous les duels. Tristan (ndlr Scherwey) et Bertschy ont également marqué. C'est ce qui est le plus important.»
Belle efficacité
L'efficacité affichée contre le Danemark sera probablement la clé pour la suite du tournoi. Dès dimanche déjà avec un duel au sommet face au Canada (20h20). «C'est une équipe incroyable, remarque-t-il. Nous aurons sûrement moins de place et je m'attends à une rencontre très rapide. Nous devrons réussir à exploiter les chances que nous nous créons.» A-t-il des proches dans cette équipe à la feuille d'érable? Il pouffe: «Non, je n'ai pas d'amis là-bas.»
Questionné sur la qualité de cette équipe en comparaison à celles du passé, Roman Josi a davantage parlé du présent. «Nous avons un excellent mix qui nous permet d'être une équipe complète, apprécie-t-il. On évolue tous bien avec le puck et sommes capables d'aller vite, mais sommes aussi durs. C'est ce mélange qui fait que nous avons bien commencé ce tournoi. Mais le chemin est encore long et nous devons prendre match après match sans trop réfléchir plus loin.»
Depuis le début du Mondial, la Suisse a déjà marqué neuf buts en power-play, ce qui en fait la meilleure nation du tournoi. Dépositaire du jeu à la ligne bleue, il apprécie l'alchimie crée avec ses coéquipiers. «C'est un sentiment génial, précise Roman Josi. Avec Hischier, Fiala, Nino (ndlr Niederreiter) devant le but et 'Büehli' (ndlr Andres Ambühl), nous nous trouvons bien. Le puck tourne bien et ce sera sûrement important pour la suite de la compétition.»