Leonardo Genoni et sa femme Anina ont pris quelques jours à New-York. Après la finale du championnat du monde perdue à Prague (0-2 contre la République tchèque), le portier du EV Zoug s'est envolé pour un court citytrip dans la ville qui ne dort jamais, 38 heures seulement après la remise des médailles.
En tant que touriste, c'est la première fois qu'il se rend à New York. En tant que gardien de but, c'est un vétéran sans pareil. Dans les matches à élimination directe, le joueur de 36 ans a prouvé qu'on pouvait compter sur lui. En demi-finale (victoire 3-2 contre le Canada), Leonardo Genoni a été l'un des grands artisans de la qualification avec ses 95,45% d'arrêts et sa performance aux penaltys.
Des performances qui ont permis au septuple champion de National League d'être élu meilleur gardien du tournoi. Une récompense bien maigre en comparaison de la déception de la finale. Une blessure encore ouverte. Le gardien de la Nati explique pourquoi.
Leonardo Genoni, avec quelques jours de recul, comment avez-vous digéré le championnat du monde?
Je ne les ai pas encore digérés. J'ai le sentiment que nous étions cette fois encore plus proches de l'or qu'en 2018. Même si nous n'avions alors perdu qu'aux tirs au but. A l'époque, nous nous étions simplement réjouis d'être parvenus en finale. Mais cette fois-ci, nous avons abordé la finale en toute confiance après avoir battu les Tchèques au tour préliminaire. C'est pourquoi cette défaite en finale me fait personnellement très mal, même si nous recevons tant de réactions positives en Suisse. Comme quoi, nous avons réalisé quelque chose de bien.
Le sentiment, c'est toujours d'avoir perdu l'or au lieu d'avoir gagné l'argent?
Oui, définitivement. La défaite est encore très présente. Et c'était le dernier match avant une longue pause.
Avoir pris l'avion pour New York vous a-t-il aidé?
J'y aurais peut-être davantage pensé à la maison, oui. En même temps, il y a encore la fièvre du hockey pur ici à New York, avec les Rangers en play-off. Je ne sais donc pas si cela m'aidera. Mais bientôt, le sport qui m'occupera sera le football à l'Euro.
Le fait que vous ayez été statistiquement le meilleur gardien du tournoi du championnat du monde signifie quelque chose pour vous?
Pas tant que ça, parce que ça ne m'apporte rien. Je l'échangerais tout de suite contre la médaille d'or.
Et le fait que, contrairement à 2023, vous étiez titulaire indiscutable pour les matches à élimination directe cette année?
L'étais-je? Peut-être à la suite de ma performance contre le Canada et parce que rien ne s'y opposait. Mais à la fin, c'est toujours l'entraîneur qui prend la décision. Il me l'a communiquée la veille du match. Cela me montre que j'ai fait certaines choses correctement. En tant qu'équipe, nous avons extrêmement bien joué contre tous nos adversaires sur le plan défensif. Ce n'est que contre l'Autriche que nous avons encaissé des buts malheureux.
Est-ce que c'était une satisfaction pour vous, alors que vous n'étiez que remplaçant derrière Robert Mayer en quart de finale il y a un an?
Non, j'aurais été heureux de passer l'an dernier aussi. On ne peut s'imposer que par la performance.
C'est ce que vous voulez faire pour le prochain championnat du monde, je suppose?
Je n'ai pas encore réfléchi à l'avenir, ni dans un sens ni dans l'autre. On est convoqué pour le Mondial sur la base de nos performances, et ce, immédiatement après la saison. Deux gardiens qui étaient présents à Riga ne l'étaient pas à Prague.
Vous êtes de toute façon d'avis qu'il n'y a pas de jeunes ou de vieux gardiens, mais simplement de bons ou de mauvais gardiens.
Exactement.
Quel moment de ce championnat du monde à Prague vous a laissé un souvenir particulier?
Le match de groupe contre la République tchèque. Cette euphorie dans le stade! Une ambiance incroyable. Qu'autant de personnes puissent éprouver une joie aussi extrême lors d'un match de hockey, c'était génial. Tout comme le moment où tout le monde a sauté dans les tribunes, bien que nous ayons gagné le match.