Il y a une tentation, lorsqu'on a un entraîneur dans le pif, de n'en voir que le négatif. L'équipe perd? Le coach est mauvais. Elle gagne? Les joueurs ont été fantastiques. Et Patrick Fischer s'est clairement retrouvé dans cette situation depuis un certain temps, lui qui a enchaîné les défaites en quarts de finale depuis 2019. Son équipe jouait bien et a même remporté 19 de ses 21 derniers matches de poule. Mais elle a à chaque fois échoué lorsque cela comptait vraiment. De quoi oublier ce que le technicien pouvait faire de juste.
Et il fait beaucoup de bonnes choses depuis qu'il est à ce poste. Problème? Christian Constantin, homme pragmatique s'il en est, parle du «totomat» qui décide de l'avenir d'un entraîneur. Et les échecs répétés avaient clairement fragilisé la position du sélectionneur national. À deux ans du Mondial en Suisse, comment un nouvel échec aurait-il été accepté? Par la Fédération, probablement par une confiance maintenue, contre vents et marées. Et à l'extérieur? L'élimination aurait uniquement été imputée à l'entraîneur. Classique.
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La Suisse s'est imposée et, paradoxalement, je n'ai pas l'impression que la perception du travail de Patrick Fischer doit être radicalement différente par rapport à une défaite. Depuis son arrivée en poste, il a bâti quelque chose de solide. La sélection nationale ne perd plus contre les petites nations. Depuis trois saisons, la Suisse a toujours su faire la différence contre les Norvégiens, Danois et autres Kazakhs. À une époque, cela n'allait pas forcément de soi.
Patrick Fischer a également su créer un groupe. Un vrai. C'est Roman Josi lui-même qui le dit. S'il vient en équipe de Suisse - et c'est valable pour tous les joueurs de NHL qui répondent à l'unisson aux appels de Patrick Fischer -, c'est aussi parce que le sélectionneur national a réussi à nouer des liens solides avec ses stars. Ce constat serait demeuré en cas de défaite contre l'Allemagne.
Aujourd'hui, la position fragile — surtout dans l'opinion publique — de Patrick Fischer s'est améliorée. Pourtant, le coach zougois n'était pas un zéro avant ce match gagné et n'est pas devenu un héros en l'espace d'une rencontre. Et comme d'habitude, on est forcé de revenir à cette maxime: «Never too high, never too low». Ne faisons pas d'excès tant dans le positif que dans le négatif. La vérité est dans le juste milieu.