«Guten Tag.» Au moment où Henrik Tömmernes vient à notre rencontre, il rigole. «Je sais que c'est pour la version francophone de Blick, mais mon cousin est allemand, nous a-t-il confié. J’ai donc deux ou trois connaissances de cette langue. Mais, honnêtement, le dialecte, c'est incompréhensible pour moi.» Par chance (pour lui), l'interview se déroule en anglais.
Durant la discussion, le défenseur des Aigles a lâché un ou deux mots en français. Preuve qu'il connaît déjà bientôt Genève mieux que la plupart des habitants de la cité de Calvin. «Ma fille qui est née ici aura bientôt six ans, poursuit-il. On pourra bientôt faire la demande pour un passeport. Mon deuxième enfant est un petit peu plus jeune.»
Samedi dernier à Lausanne, le casque de Top Scorer aurait tout aussi bien pu revenir à Valtteri Filppula qu'à Henrik Tömmernes. Les deux hommes étaient à égalité sur le plan comptable. C'est finalement l'attaquant qui a eu le maillot distinctif. Comme un symbole.
Au moment de prendre la pose pour la photo, l'arrière du GSHC sourit naturellement. «Je ne peux pas dire que j'aime ce moment, pouffe-t-il. Mais avec les années, je m'y suis habitué. Je suis content lorsqu'il y a des articles sur moi, comme ça ma famille peut les lire. Même si des fois avec Google Translate, on ne comprend pas grand-chose (rires).»
Décision familiale
Henrik Tömmernes s’est habitué à la vie en Suisse. «Si tu acceptes que tout est fermé et qu’il n’y a rien à faire le dimanche, c’est cool d’habiter ici (rires). Le mode de vie n’est pas franchement différent de celui que je connais en Suède. Les villes sont peut-être plus animées qu’ici.» Le natif de Karlstad (environ 60’000 habitants) ne court de toute façon pas après ce style de vie. «Lorsque tu as des enfants, c’est obligatoire de changer un peu ta manière d’appréhender les choses. À tous les niveaux, d’ailleurs.»
Après six saisons passées à Genève, «Henk» se trouve désormais en fin de contrat. «Même si je ne suis pas pressé, c’est une certitude que tôt ou tard une décision devra être prise», nous a-t-il confié. Et à ce moment, il se tournera vers sa famille. «Dans ces circonstances, tu n’as pas le droit de ne penser qu’à toi.» Cela ne semble d’ailleurs pas être le genre de la maison.
Finaliste en 2020
Nommé meilleur défenseur du championnat lors des trois dernières saisons, Henrik Tömmernes a-t-il des envies d’ailleurs? «Si vous regardez le championnat, c’est sûr que les Romands n’ont pas gagné depuis très longtemps, remarque-t-il. Mais si je compare entre mon arrivée à Genève et aujourd’hui, l’écart n’est plus aussi grand. J’ai vraiment l’impression qu’il y a quelque chose de bien qui se construit ici.»
Avec les Aigles, il a d’ailleurs disputé une finale. C’était en 2020 (défaite 0-3 dans la série contre Zoug). «En un sens, c’était peut-être un peu trop tôt pour nous, se souvient-il. L’équipe n’avait peut-être pas encore la même maturité qu’aujourd’hui. Mais avec les arrivées de Linus Omark et Teemu Hartikainen, nous sommes plus forts.» À vérifier ce vendredi soir contre Zurich (19h45 sur Blick).